Cours d'orientation et de conseil : une plateforme innovante pour l'éducation au changement climatique dans les écoles secondaires des zones rurales du Zimbabwe

Au Zimbabwe, une approche pédagogique innovante pour l’éducation au climat dans les écoles rurales aide les élèves à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour la protection de l’environnement et l’adaptation au changement climatique, tout en contribuant à créer des espaces d’apprentissage sûrs.

07 novembre 2024 par Ellen Chigwanda, CARE Zimbabwe
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Lecture : 5 minutes
Des enfants marchant entre les champs près du village de Manzwire, au Zimbabwe. Crédit : UNICEF/UNI296501/Prinsloo
Des enfants marchant entre les champs près du village de Manzwire, au Zimbabwe. L'Afrique australe a connu une grave sécheresse en 2020. Les régions de l'est du Zimbabwe ont été les plus touchées, car elles ont souffert des effets de la destruction des cultures par le cyclone Idae l'année précédente. Pendant deux saisons consécutives, les agriculteurs ont eu du mal à planter des cultures
Credit: UNICEF/UNI296501/Prinsloo

Près de la moitié des enfants dans le monde vivent dans des pays à « risque extrêmement élevé » en ce qui concerne le changement climatique. La crise climatique est une menace pour les enfants, en particulier les filles, dans les communautés vulnérables d'Afrique australe, car les éléments dont ils ont besoin, tels que l'eau, la nourriture, le logement, la sécurité et l'éducation, sont affectés par les chocs climatiques.

Le Zimbabwe fait partie des dix pays les plus touchés par le changement climatique selon l'Indice mondial des risques climatiques, avec 6,6 millions d'enfants (43 % de sa population) exposés à au moins un danger lié au climat et risquant de subir les effets du changement climatique tels que les inondations, les cyclones et les canicules.

Le changement climatique a affecté la capacité des enfants à accéder à l'éducation : on estime que 1,4 million d'enfants en ont été affectés, et 10 des districts du Zimbabwe les plus touchés par la sécheresse font état d'une baisse de l'assiduité à l'école.

Le gouvernement du Zimbabwe est conscient de l'importance d'investir dans la prochaine génération de dirigeants pour mener à bien les initiatives de développement national, y compris celles visant à promouvoir l'adaptation au changement climatique et l'action climatique, dans le cadre de sa devise « Ne laisser personne ni aucun lieu de côté ».

Dans ce blog, nous mettons en lumière une approche pédagogique innovante de l'éducation au changement climatique et de l'action climatique dans 103 écoles secondaires du Zimbabwe rural, dans les districts de Mutare et de Buhera.

Le ministère de l'Enseignement primaire et secondaire (MoPSE) a encouragé l'intégration de l'éducation au changement climatique dans les domaines d'apprentissage prioritaires que sont l'orientation et le conseil. Les élèves acquièrent les compétences et les outils dont ils ont besoin pour défendre la gestion durable de l'environnement et l'adaptation au changement climatique, contribuant ainsi à la création d'espaces d'apprentissage dans un environnement protégé.

Mrs. Shelter Mapfumo, a teacher at a secondary school in rural Zimbabwe, facilitates a discussion on climate education and disaster risk reduction among learners as part of the Guidance and Counselling lesson. Credit: CARE Zimbabwe
Mme Shelter Mapfumo, enseignante dans une école secondaire du Zimbabwe rural, anime une discussion sur l'éducation climatique et la réduction des risques de catastrophe parmi les apprenants dans le cadre de la leçon d'orientation et de conseil.
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CARE Zimbabwe
Une adolescente d’une école de la province rurale de Manicaland au Zimbabwe durant une présentation sur les risques posés par les problèmes climatiques tels que la sécheresse et sur ce qui peut être fait pour relever ces défis. Crédit : CARE Zimbabwe
Une adolescente d’une école de la province rurale de Manicaland au Zimbabwe durant une présentation sur les risques posés par les problèmes climatiques tels que la sécheresse et sur ce qui peut être fait pour relever ces défis.
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CARE Zimbabwe

Un programme scolaire qui favorise le développement des compétences nécessaires à la co-création d'un monde durable

Le cadre des programmes d'enseignement du Zimbabwe est récemment passé d'une approche fondée sur les compétences à une approche fondée sur le patrimoine culturel, en mettant désormais l'accent sur l'interconnexion des êtres humains et de leur écosystème, conformément à l'éthique africaine de l'Unhu et de l'Ubuntu.

L'un des principaux résultats de cette transition a été le développement des domaines d'apprentissage concernant l’orientation et le conseil destinés à doter les élèves de l'ensemble des compétences requises pour « co-construire » un monde plus durable conformément aux objectifs de développement durable (ODD) 4, 5 et 13, notamment le développement de compétences en matière de résolution de problèmes, de créativité et de leadership.

Les concepts d'éducation au changement climatique, y compris la réduction des risques de catastrophe, ont été intégrés dans le programme d'orientation et de conseil afin de promouvoir la sensibilisation et la préparation aux risques climatiques par le biais de l'initiative START4Girls. Cette initiative quinquennale est financée par Affaires mondiales Canada et mise en œuvre par CARE Zimbabwe sous la direction stratégique du ministère de l'Enseignement primaire et secondaire dans le but de promouvoir l'éducation des adolescentes.

La nécessité d'intégrer l'éducation au changement climatique dans le cadre de START4Girls s’est imposée à la suite d'une analyse approfondie de l'initiative sous l'angle du genre. Cette analyse a permis d'identifier les principaux obstacles à l'éducation des adolescentes : la sécheresse, la crue des rivières, les canicules et la vulnérabilité accrue des familles en raison de la baisse de leurs revenus.

Les adolescents apprenants de la province rurale de Manicaland au Zimbabwe planifient et mettent en œuvre des activités génératrices de revenus tenant compte des risques climatiques. Crédit : CARE Zimbabwe
Les adolescents apprenants de la province rurale de Manicaland au Zimbabwe planifient et mettent en œuvre des activités génératrices de revenus tenant compte des risques climatiques, telles que la production de volaille, qui à leur tour leur fournissent non seulement une plateforme d'apprentissage mais également des revenus pour relever les défis auxquels l'école est confrontée.
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Les cours d'orientation et de conseil intégrés au changement climatique ont été dispensés aux élèves, filles et garçons âgés de 12 à 19 ans, deux fois par semaine, en tant matière d’enseignement fondamentale prévu dans leur emploi du temps.

Un manuel complémentaire sur l’orientation et le conseil a également été élaboré à l'intention des enseignants, et 206 enseignants du secondaire ont bénéficié d'une orientation et d'une formation sur l'utilisation du manuel.

Par le biais de comités scolaires dirigés par des adolescents, les élèves ont produit des données probantes en entreprenant une recherche-action participative, une approche qui place les personnes les plus touchées par un problème au centre de la production et de l'analyse de données dans le but de développer des solutions.

Le processus de recherche-action participative a été conçu pour cartographier et classer les risques climatiques spécifiques au contexte et les autres risques et dangers au sein et au-delà de leur environnement scolaire.

En conséquence, les élèves ont pu planifier et mettre en œuvre collectivement des activités génératrices de revenus tenant compte des risques climatiques, telles que l'élevage de volailles. Ils ont en même temps bénéficié d'une éducation au changement climatique et d'un apprentissage basés sur des projets, et participé à des activités de sensibilisation à l'impact du changement climatique sur l'éducation par le biais de dialogues radiophoniques.

« L'orientation et le conseil ont non seulement favorisé l'amélioration des performances scolaires, mais ont également contribué à la participation active des élèves à la promotion d'une école sûre, verte et propre. Les élèves sont désormais protecteurs de l'environnement, intégrant des considérations liées au climat dans leurs projets de production de volaille et de pisciculture à l'école. »

Mme Shelter Mapfumo, enseignante en orientation et conseil, école secondaire de Matanda, district de Mutare, province de Manicaland, Zimbabwe

Intégrer l'éducation au changement climatique pour la résilience

Comme le souligne le GPE, « les systèmes éducatifs résilients au changement climatique sont indispensables pour protéger le droit fondamental à l'éducation » et ils devraient donc être considérés comme un élément non négociable des stratégies nationales de réaction, d'adaptation et d'atténuation face au changement climatique.

La Banque mondiale indique également que l'éducation est « le facteur de prédiction le plus solide en matière de sensibilisation au changement climatique », car l'intégration de l'éducation au changement climatique permet d'améliorer la préparation et la résilience des élèves.

Le projet START4Girls a atteint 10 988 participants (52 % de filles) par le biais d'initiatives menées par les élèves sur le renforcement de la résilience climatique, la promotion d'écoles sûres, la réduction des risques de catastrophe et de génération de revenus scolaires.

Les participants ont souligné que les approches innovantes de l'éducation au changement climatique, telles que les cours d'orientation et de conseil, qui ne sont pas nécessairement soumis à un examen, mais qui donnent plutôt l'impulsion à l'application concrète des compétences, sont davantage appréciées et ont plus d'impact.

Cependant, un autre enseignement fondamental de START4Girls est que, bien que les élèves puissent identifier divers risques et défis climatiques, certaines réponses nécessaires pour y faire face dépassent leurs capacités d’action.

De nombreuses écoles participant à START4Girls ont identifié la sécheresse comme une catastrophe de premier plan entraînant des pénuries d'eau permanentes. Cela souligne l'importance de la collaboration intersectorielle et de l'investissement dans des services et des infrastructures d'éducation durables, intégrant la résilience climatique dans les écoles rurales.

Une telle approche permet d'élaborer des solutions aux défis climatiques et d’accroître la sensibilisation des élèves par le biais de programmes d'éducation au changement climatique.

Nous remercions les personnes ci-dessous pour leur contribution inestimable à cet article :

  • Munetsi Muhwati, spécialiste de l'éducation START4Girls, CARE Zimbabwe ;
  • Patience Matende, Inspecteur des écoles du district de Mutare, ministère de l'Éducation, Zimbabwe ;
  • Tracy Mademutsa, Inspecteur des écoles du district de Mutare, ministère de l'Éducation, Zimbabwe ;
  • Ulilia Chamisa Magombedze, Cheffe d'équipe START4Girls et coordinatrice des programmes, CARE Zimbabwe.

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