Bien que le Burundi n'ait pas fermé ses écoles pendant la pandémie, la COVID-19 a tout de même constitué une menace sérieuse pour la scolarisation des enfants. Découvrez comment le GPE a travaillé avec le gouvernement et l'UNICEF pour aider à contenir son impact sur le système éducatif et soutenir la continuité de l'apprentissage des enfants.
Chanceline, comme beaucoup d’enfants, a dû faire face et s’adapter aux réalités imposées par la pandémie de COVID-19. Cependant, lorsqu’elle a contracté le coronavirus et a dû interrompre sa scolarité, elle était inquiète par rapport aux leçons qu’elle allait manquer durant sa quarantaine et des pertes d’apprentissage qu’elle allait accumuler. C’était sans compter sur les efforts du gouvernement, soutenu par le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) et ses partenaires.
Bien que le Burundi n’ait pas fermé ses écoles durant la pandémie, la COVID-19, représentait une menace sérieuse pour la scolarisation des enfants. L’accentuation de la pauvreté des ménages, due aussi au ralentissement de l’activité économique, était susceptible d’entrainer une forte hausse des abandons scolaires, les parents ne pouvant plus supporter les coûts liés à la scolarisation de leurs enfants.
Pour l’aider à limiter l’impact de la crise sanitaire sur son système éducatif et soutenir la continuité de l’apprentissage des enfants, le GPE a octroyé au pays deux financements : un premier de 70 000 dollars US, fin mars 2020, pour aider le ministère de l'Éducation à planifier sa riposte à la pandémie (à travers l’élaboration d’un Plan de réponse du secteur de l’éducation) ; et un second, trois mois plus tard, de 7 millions de dollars US, pour soutenir la mise en œuvre de cette riposte à travers le Programme d’appui à la continuité des apprentissages face à la pandémie COVID-19.
Débuté à la mi-2020 et mis en œuvre par l’UNICEF et ses partenaires, le programme a permis entre autres :
- La mise en place de protocoles sanitaires de base pour des écoles sûres, inclusives et protectrices, en assurant la diffusion d’informations sur l’évolution de la COVID-19 auprès des élèves et des communautés ; en offrant un soutien psychosocial personnalisé aux élèves et aux enseignants affectés par la pandémie ; et en construisant des points d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans les écoles.
À ce jour : 2 700 élèves et enseignants ont été sensibilisés ; 1 400 écoles ont été dotées de stations de lavage des mains et 1 300 points focaux en prise en charge psychosociale ont été formés et affectés dans les écoles.
L’École fondamentale (ECOFO) de Bumwe, située dans la banlieue de Bujumbura, est l’une des écoles bénéficiaires du programme. Son Directeur, Muheto Ferdinand, se réjouit du soutien du GPE. Il souligne par ailleurs que les mesures de prévention de la propagation de la COVID-19 mises en place grâce à ce programme ont permis (comme effet inattendu) de faire baisser l’incidence d’autres maladies liées au manque d’hygiène dans la communauté :
- La mise à disposition de matériel pédagogique et de contenus éducatifs pour assurer la continuité des apprentissages à travers la création de la plateforme d’apprentissage numérique École à domicile dont le développement se poursuit.
Cette plateforme met à disposition des contenus éducatifs gratuits et ouverts, conformes aux programmes scolaires nationaux notamment en français et en anglais.
Fruit d’un partenariat entre le MENRS, l’UNICEF et l’UNESCO, la plateforme permet aux élèves ne pouvant se rendre à l’école (parce qu’ayant attrapé la COVID-19 par exemple) de poursuivre leur apprentissage en ligne. Depuis son lancement en en février 2022, plus de 7 312 élèves ont déjà pu accéder aux contenus proposés sur la plateforme.
- La mise en place de mécanismes permettant d’assurer l’apprentissage dans les meilleures conditions possibles pour les élèves et le corps enseignant.
Près de 500 000 enfants ont ainsi reçu des fournitures scolaires ; 175 000 élèves ont bénéficié de cours de rattrapage ; plus de 150 000 kits d’hygiène (dont des kits d’hygiène menstruelle pour les filles) ont été distribués et plus de 31 000 élèves ont bénéficié de repas scolaires.
Ces actions ont fortement contribué, non seulement à assurer la continuité de l’apprentissage des élèves dont la scolarité avait été interrompue durant la pandémie ; mais aussi d’améliorer l’assiduité de tous, notamment des filles.
Nihorimbere Béatrice, Enseignante, à l’ECOFO de Bumwe souligne à ce propos : « Nous avions des problèmes avec les filles, surtout à cause de leurs règles. Certaines manquaient l’école, d’autres avaient leurs règles à l’école et c’était une épreuve tellement compliquée. Depuis que nous avons reçus des kits menstruels, on peut voir clairement des améliorations. Aucune fille n’a plus manqué l’école parce qu’elle n’avait pas de serviettes hygiéniques, et je remercie de tout mon cœur la personne qui y a pensé, surtout dans cette région où nous avons les familles les plus pauvres. »
Chanceline, elle-même, le confirme : « Les serviettes hygiéniques que j’ai reçues m'ont vraiment aidée car, il m’arrivait de manquer l'école parce que je n'avais pas de serviettes. Et maintenant, je n'ai plus honte d'aller à l’école [même] pendant mes règles. »
De plus, les cours de rattrapage ont eu l’effet inattendu d’encourager le retour dans les écoles de certains élèves ayant décroché par le passé.
Les résultats obtenus jusqu’ici sont le fruit d’une bonne collaboration et d’une bonne coordination des actions entre le ministère de l’éducation, les autorités locales et les différents partenaires de mise en œuvre (UNESCO, PAM, l’ONG World Vision et la Plateforme des intervenants en psychosocial et en santé mentale, notamment) mené par l’UNICEF en sa qualité d’agent partenaire.