Le Burundi a connu un cycle de crises dont les impacts sont encore perceptibles dans différents secteurs, dont l’éducation.
Selon un Rapport de l’UNICEF, la population y est affectée par des catastrophes naturelles (liées notamment au changement climatique), auxquelles s’est récemment ajouté l’impact de la pandémie de COVID-19, en plus d’autres endémies récurrentes comme le choléra et le paludisme. Une situation qui entrave considérablement la scolarisation des enfants.
Plusieurs communes ont enregistré un nombre important de nouveaux arrivants ces derniers mois, des familles ayant fui les inondations dans leur zone de résidence, ou d’autres, de retour de l’exil auquel elles ont été contraintes à la suite des crises sociopolitiques qu’a souvent connu le pays.
Pour soutenir ses efforts à assurer la continuité de l’apprentissage dans les contextes d'urgence et reconstruire en mieux, tout en favorisant une meilleure intégration des enfants dans le système éducatif, le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) a alloué un financement accéléré de 9,38 millions de dollars au Burundi pour soutenir le Programme d’appui à la continuité des apprentissages dans les situations d’urgence (PACASU-TUBARAMIRE, en abrégé), mis en œuvre avec l’UNICEF comme agent partenaire.
Renforcer la résilience du système éducatif
Infrastructures scolaires ne répondant pas aux normes, difficultés d’accès à l’éducation, qualité limitée de l’éducation dans les situations d’urgence…, les défis du secteur sont légion.
Les besoins en infrastructures scolaires en particulier sont énormes : plus de 1 500 salles de classe ont été détruites par les intempéries pour la seule année scolaire 2021-2022. Selon un responsable du Ministère de l’Éducation nationale et de la recherche scientifique (MENRS), « le pays a besoin d’au moins 32 000 nouvelles salles de classe supplémentaires pour atteindre un ratio de 50 élèves par enseignant par salle de classe ».
La croissance démographique observée dans les communes d’accueil crée une pression sur les infrastructures scolaires et accentue le besoin de nouvelles infrastructures. Muheto Wintare Ferdinand, directeur de l’École fondamentale (ECOFO) de Bumwe, dans la commune de Buterere (près de la capitale Bujumbura) témoigne : « Cette zone est régulièrement touchée par les inondations qui contraignent parfois les enfants des localités environnantes à quitter leurs écoles pour venir dans la nôtre. Même nous, nous sommes parfois tellement affectés par les inondations que nous devons arrêter d'enseigner. »
D’où la pertinence de programme tels que le PACASU-TUBARAMIRE qui entend permettre à chaque enfant de continuer à jouir de son droit à l’éducation, quelle que soit l’urgence. Toutefois, construire des écoles est bien, mais créer des cadres d’apprentissage « amis de l’enfant » (où tout est fait pour que l’enfant se sente véritablement à l’aise, dans un environnement protecteur et sûr) est encore mieux.
Améliorer le cadre et assurer la continuité de l’apprentissage dans les contextes d’urgence
Construction et réhabilitation de salles de classe, aménagement de stations de lavage des mains et raccordement des écoles aux systèmes communaux d’approvisionnement en eau, font partie des activités financées par le programme.
Depuis son démarrage le 1er février 2021, 103 salles de classe ont déjà été construites (en plus de toilettes séparées pour filles et pour garçons dans chaque école) ; 750 salles de classe endommagées par les inondations et autres intempéries sont en cours de réhabilitation.