Apprendre des partenaires pour renforcer les opportunités d'éducation des filles marginalisées

Le Girls’ Education Challenge a documenté les inégalités entre les genres et les obstacles à l’inclusion sur la base de ses interventions dans les pays partenaires qu’il publie sous forme d’aide-mémoires. Les deux premiers viennent de paraître et ce blog présente les principaux points à retenir.

27 mars 2023 par Emma Sarton, Cambridge Education
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Lecture : 5 minutes
Des élèves dans leur salle de classe à l'école primaire de Monze en Zambie. Crédit : GPE/Alexandra Humme
Des élèves dans leur salle de classe à l'école primaire de Monze en Zambie.
Credit: GPE/Alexandra Humme

Pour marquer la Journée internationale de la femme célébrée ce mois de mars, le GPE a initié une série de blogs sur la manière dont le partenariat fait progresser l'égalité des genres dans et par l'éducation. Ce blog est le deuxième de la série.

En 2012, le gouvernement britannique a lancé le Girls’ Education Challenge (GEC), une initiative fondée sur un engagement de 12 ans pour atteindre les filles les plus marginalisées du monde.

Il s'agit du plus grand fonds mondial dédié à l'éducation des filles. Il prévoit d’investir 855 millions de livres sterling sur 12 ans et s'engage à améliorer les possibilités d'éducation de 1,6 million de filles, y compris les filles handicapées et celles à risque d'être laissées de côté, dans certains des pays les plus pauvres.

Les preuves et l'apprentissage sont au cœur de cette initiative. Le GEC travaille avec le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE) pour soutenir son approche d’élaboration de politiques et programmes d’éducation visant à lutter contre les inégalités entre les genres qui empêchent les filles marginalisées d'accéder à l'éducation et de réaliser leur plein potentiel, sur la base de données probantes.

Que retenir et dans quel intérêt ?

Pour capitaliser sur son portefeuille de 41 projets dans 17 pays, le GEC a rassemblé et synthétisé les enseignements tirés d'interventions clés pour combattre les inégalités de genre et les obstacles à l'inclusion à travers une série d’aide-mémoires.

Bien que ces aide-mémoires reposent sur des preuves quantitatives et qualitatives, ils ne sont pas des documents de recherche. Ils fournissent une synthèse des enseignements tirés des interventions menées par le GEC et des approches de mise en œuvre pour aider les décideurs dans leurs choix de politiques et de mise en œuvre.

À ce jour, ces aide-mémoires ont soutenu le dialogue pour l'identification des réformes prioritaires et des activités connexes au Zimbabwe, en Somalie et en République démocratique du Congo (RDC), en veillant à ce que les activités soient basées sur des preuves contextuellement pertinentes.

Ils sont également bien accueillis par l'écosystème éducatif au sens large, et soutiennent la recherche et l'apprentissage.

Les deux premiers aide-mémoires ont été publiés récemment (dont l’un sur la violence basée sur le genre en milieu scolaire et l’autre sur les clubs des filles). 11 autres sont attendus dans les prochains mois.

Exemple N°1 : les violences basées sur le genre en milieu scolaire (VBGMS)

L’aide-mémoire du GEC sur les VBGMS donne un aperçu de l'impact combiné des normes de genre et de la marginalisation sur la vie des filles vivant dans les pays les plus pauvres du monde.

Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, environ 60 millions de filles sont agressées sexuellement sur le chemin de l'école et jusqu'à 10 % des adolescentes âgées de 15 à 19 ans ont déclaré avoir eu des rapports sexuels forcés ou d'autres actes sexuels au cours de l'année précédente.

Ces formes de violence et d'autres peuvent considérablement entraver la concentration, l'estime de soi et la fréquentation scolaire d'une fille, sapant ainsi tout effort visant à améliorer l'apprentissage. La violence touche tous les enfants certes, mais la violence sexuelle, avec les risques de grossesses précoces qu’elle présente, a des implications tout au long de la vie.

Les programmes du GEC portent sur trois grands axes d’interventions :

  1. Le renforcement des systèmes de signalement, d'orientation et de réponse ;
  2. Les stratégies pour la création d’environnements plus sûrs ;
  3. Les mécanismes de soutien à la sensibilisation des filles (et des garçons) à la violence.

Les projets du GEC ont mis en évidence qu'il est possible d'accroître le sentiment de sécurité des filles lorsque deux de ces trois interventions sont prioritaires, notamment : le renforcement des systèmes de signalement, d'orientation et de réponse et le renforcement des moyens de sensibilisation des filles aux systèmes de signalement des interventions (et pas seulement leur sensibilisation à la violence).

De plus, se concentrer uniquement sur des interventions dans des environnements plus sûrs, telles que le changement d'attitudes et de comportements des enseignants, peut également avoir un effet positif sur l'apprentissage, car cela peut entraîner une réduction immédiate des châtiments corporels en classe (cela ne fonctionne que lorsque d'autres moyens de maintenir la discipline dans une salle de classe sont discutés avec les enseignants) ou le harcèlement sexuel perpétré par les enseignants.

Cette constatation valide l'idée que tout programme substantiel pour prévenir les VBGMS, lorsqu'il est bien conçu et mis en œuvre, contribuera à ce que les filles se sentent en sécurité à l'école et constitue ainsi le fondement de la concentration, de l'assiduité et de la motivation des filles à apprendre.

Cela dit, il convient de noter que l'élimination des VBGMS à elle seule ne suffit pas pour améliorer les résultats d'apprentissage. Une pédagogie, des programmes et des matériaux d’apprentissages pertinents, entre autres facteurs, sont impératifs pour cela.

La série d’aide-mémoires tient également à mettre en lumière ce qui :

  • Est moins efficace (tel que ne pas prévoir de temps dans les sessions de formation pour les enseignants, afin qu'ils puissent pratiquer des compétences ou des stratégies de discipline positive sur lesquelles ils sont formés),
  • Ne fonctionne pas (des projets qui mettent en place les lignes d'assistance téléphonique dépendent entièrement du personnel et du financement du projet),
  • Dans certains cas peut être préjudiciable (mettre une boîte à suggestions dans les écoles n'est pas toujours un moyen sûr ou anonyme de signaler la violence, par exemple. Des instructions explicites pour placer les boîtes dans un endroit discret sont nécessaires, ainsi que plusieurs modes de signalement).

Exemple N°2 : les clubs des filles

Les preuves que les clubs des filles soutiennent le bien-être et l'autonomisation sont assez solides. Dans l'ensemble, l'approche centrée sur les filles adoptée dans les projets du GEC fait du développement « actif » des filles, un élément central.

La plupart des projets vont également au-delà de la fille elle-même (en tant qu’individu) et s'attaquent explicitement aux inégalités structurelles pour opérer un changement durable.

Dans l'ensemble des projets du GEC, de nombreux programmes incluent un travail avec une forme ou une autre de clubs des filles pour promouvoir leur bien-être et les aider à comprendre et faire face aux changements physiques et émotionnels.

La plupart des clubs des filles sont animés par une mentor ou une personne ressource qui a reçu une formation supplémentaire. Les clubs mènent aussi pour la plupart des activités structurées autour de discussions interactives par opposition à des cours simplement dispensés par une enseignante (et centré sur elle en quelque sorte).

Plus de 90 % des clubs se réunissent dans un espace réservé aux filles, généralement une école ou un espace communautaire pour les filles non scolarisées. De nombreuses écoles proposent des clubs de garçons en parallèle.

Lorsque les clubs fonctionnent en parallèle, cela a plus d'impact car le contenu conçu pour les garçons peut permettre de discuter des masculinités positives et des normes de genre.

Les évaluations des projets du GEC montrent que les clubs de filles influencent positivement les domaines suivants :

  1. La confiance en soi et l’efficacité personnelle
  2. Les niveaux de connaissances sur les questions clés affectant leur éducation
  3. Les aspirations et la prise de conscience de leurs droits
  4. Les attitudes envers l'égalité des genres
  5. La rétention et la fréquentation scolaire
  6. Le passage à des niveaux scolaires supérieurs ou l’accès à un emploi rémunéré.

Consulter le site web du Girls’ Education Challenge.

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Lire les autres blogs de la série.

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Commentaires

Lautonomisation des filles dans léducation doit faire lobjet détudes siciales qui classent les obstacles et identifient les parties concernées qui causent ces obstacles,car il faut aussi preter attention au refus des filles a léducation de leur plein gré sans ingérence extérieur ou lune des les raisons mentionnées dans cette étude.Aujourdhui, nous avons besoin dune étude Les filles sautonomisent en termes de leur désir incontesté dapprendre,car avoir le désir élimine toutes les difficultés que les pays sefforcent de résoudre et de surmonter déja.Il est nécessaire que les filles répondent a toutes les initiatives et tous les projets visant a assurer leur éducation et la nécessité de leur participation a la fois a leur mise en oeuvre et a leur adoption.

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