Améliorer les systèmes d’évaluation de l’apprentissage pour améliorer la qualité de l’éducation

Le renforcement des systèmes d’évaluation de l’apprentissage est un domaine prioritaire pour le mécanisme de Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du PME. Pour améliorer les résultats de l’apprentissage, un ensemble d’interventions est nécessaire. Le but ici est d’aider les pays en développement à garantir de solides systèmes de suivi de l’apprentissage de leurs élèves.

05 septembre 2019 par Ramya Vivekanandan, GPE Secretariat
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Lecture : 6 minutes
Une enseignante aidant un groupe d’élèves lors d’un travail en groupe. Ecole d'Hidassie à Addis-Abeba en Éthiopie. Novembre 2013. Crédit: PME/Midastouch
Une enseignante aidant un groupe d’élèves lors d’un travail en groupe. Ecole d'Hidassie à Addis-Abeba en Éthiopie.
Credit: PME/Midastouch

Ce blog est le premier d’une série de six portant sur les Documents de consultation du KIX commandée par le Secrétariat du PME, afin d’informer la conception et la mise en œuvre du mécanisme de Partage de connaissances et d’innovations (KIX). Il souligne également les résultats thématiques pertinents du Rapport sur les Résultats 2019 et des évaluations au niveau des pays.

Sans données sur l’efficacité et la manière dont les élèves apprennent, il est presqu’impossible de garantir une éducation de qualité. La quête d’une éducation de qualité étant la grande priorité de l’Agenda Éducation 2030, la question de l’évaluation de l’apprentissage est devenue à son tour une priorité croissante des pays en développement et des partenaires qui les soutiennent.

Malgré la prolifération des évaluations dans bon nombre de pays, notamment les examens nationaux, les évaluations basées sur des échantillons et les pratiques d’évaluation en classe déployées de manière quotidienne par les enseignants, les pays en développement sont confrontés à des difficultés lorsqu’il s’agit de faire en sorte que les données issues des évaluations renseignent efficacement les politiques et les pratiques.

C’est pourquoi le renforcement des systèmes d’évaluation de l’apprentissage est un domaine prioritaire pour le mécanisme de Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du PME.

Les financements du PME incitent à l’amélioration des évaluations

Les pays partenaires qui font une requête de financement pour la mise en œuvre d’un programme doivent soit avoir un système ou un mécanisme de suivi des acquis scolaires, soit un plan à échéance pour en développer un, soit utiliser le financement du PME pour en créer un.

En conséquence, 88 % des 34 financements pour la mise en œuvre d’un programme actifs à la fin de l’exercice fiscal 2018 ont investi dans des activités d’évaluation de l’apprentissage. Ainsi par exemple :

  • Le Bhoutan soutient le développement d’un cadre national d’évaluation.
  • Le Tchad participe à l’évaluation régionale du PASEC.
  • La République démocratique du Congo est en train de mettre en place une agence indépendante chargée des évaluations nationales.

En outre, l’initiative d’évaluation au service des apprentissages (A4L) du PME œuvre au renforcement de ces efforts par des interventions au niveau mondial et régional.

Le cadre des résultats du PME fait le suivi des évaluations de l’apprentissage

Le PME surveille également la qualité des systèmes d’évaluation de l’apprentissage grâce à l’Indicateur 15 de son Cadre de résultats, qui examine la proportion de pays partenaires dont les systèmes d’évaluation de l’apprentissage sont conformes aux normes de qualité dans le cycle de l’éducation de base.

Si 48 % des pays ont atteint le seuil en 2018, des difficultés persistent dans la plupart des pays soutenus par le PME.

Parmi elles figurent notamment la variation en termes de qualité des outils d’évaluation et le manque d’expertise en évaluation au sein des systèmes, le manque d’alignement des différents types d’évaluations et leur cohérence par rapport à l’ensemble du système éducatif.

Par ailleurs, les évaluations ne tiennent pas souvent compte des enfants les plus marginalisés, tels que les enfants handicapés ou ceux qui ne sont pas scolarisés. Il y'a également une culture générale de sous-exploitation des données issues des évaluations de l’apprentissage.

Ces difficultés sont reflétées dans le rapport de synthèse des évaluations actuellement en cours au niveau des pays du PME, qui note que si les pays examinés s’efforcent d’instaurer des systèmes d’évaluation de l’apprentissage de qualité, ces efforts sont souvent sporadiques, ce qui entraîne l’absence de données comparables dans le temps et une fluctuation du niveau de capacités au sein des ministères respectifs.

Des biens publics à disposition pour améliorer les évaluations de l’apprentissage et combler les lacunes

Il existe un ensemble de biens publics pour aider les pays à créer et renforcer leur système d’évaluation de l’apprentissage. Il s’agit notamment des évaluations à grande échelle et des outils, études, données, réseaux et opportunités de partage des connaissances qu’elles génèrent.

Des initiatives de développement des capacités sont également disponibles, avec des outils et des publications, des cadres de capacités des systèmes, des réseaux et des plateformes de partage des connaissances.

L’innovation constitue l’axe de certains biens publics mondiaux, notamment des outils pour permettre la comparabilité des données au niveau international, et des recherches sur des sujets tels que la façon dont sont exploitées les données des évaluations à grande échelle et comment les pays peuvent évaluer un vaste ensemble de compétences et savoir-faire.

Soutenus par ces initiatives, les pays partenaires du PME adaptent progressivement les différentes évaluations de l’apprentissage à leur contexte. Ils participent aux évaluations régionales ou internationales et mènent des évaluations nationales à grande échelle de plus en plus fréquemment et avec un ancrage institutionnel. Des lacunes demeurent toutefois, qui nécessitent un soutien supplémentaire.

Lors des consultations entreprises pour informer les documents de consultation du KIX, les représentants des pays partenaires ont remarqué qu’ils avaient besoin d’aide pour bâtir une culture de l’évaluation, ainsi que de conseils pour soutenir les enseignants dans l’instauration d’évaluations en classe et la réforme des systèmes d’examen.

La création d’institutions solides pour superviser le portefeuille d’évaluations nationales a également été évoquée, tandis que les acteurs internationaux ont fortement insisté sur la nécessité de données sur l’apprentissage qui soient comparables au niveau international.

Le KIX est axé sur le renforcement des systèmes d’évaluation de l’apprentissage

Le Document de consultation du KIX répertorie les difficultés et les biens publics mondiaux existants, et souligne les lacunes et les opportunités dans ce sens. Il détaille quatre opportunités clés que le KIX peut traiter, notamment :

  1. les institutions d’évaluation nationale des acquis scolaires
  2. la constitution d’une expertise des évaluations de l’apprentissage dans l’ensemble du système éducatif, des enseignants aux représentants du gouvernement
  3. les systèmes d’évaluation de l’apprentissage pour les plus marginalisés
  4. l’exploitation des données issues des évaluations de l’apprentissage à l’échelle du système
Léandre Benon expliquant un problème mathématique à ses élèves de l'école primaire d'Akoitchaou, située près de Kandi, au nord du Bénin. Décembre 2018. Crédit: PME/Chantal Rigaud
Léandre Benon expliquant un problème mathématique à ses élèves de l'école primaire d'Akoitchaou, située près de Kandi, au nord du Bénin. Décembre 2018.

Le soutien aux institutions d’évaluation nationale des acquis scolaires

Bien que les modalités institutionnelles des évaluations de l’apprentissage varient d’un pays à l’autre, le renforcement des capacités et les opportunités d’apprentissage par les pairs pour aider au développement des cadres nationaux d’évaluation sont nécessaires.

Le soutien des institutions nationales d’évaluation des acquis scolaires peut également comprendre l’élaboration ou le développement d’outils de diagnostic ou de revue de la réforme des examens publics ou des initiatives autour de l’évaluation basée sur les compétences.

Du point de vue de l’innovation, ce soutien peut explorer le développement d’évaluations qui saisissent un ensemble de compétences et savoir-faire au-delà de l’écriture, de la lecture et du calcul.

La constitution d’une expertise des évaluations de l’apprentissage dans l’ensemble du système éducatif

Reconnaissant que l’écosystème des évaluations de l’apprentissage implique des acteurs de l’établissement scolaire jusqu’au niveau central, le renforcement des capacités est nécessaire pour tous, notamment pour que les enseignants puissent efficacement mener des évaluations en classe.

Des données probantes supplémentaires sont également nécessaires concernant les bonnes pratiques de l’évaluation en classe, ainsi que la méthode permettant, de façon économique et durable, de bâtir une expertise en matière d’évaluations de l’apprentissage.

Le soutien aux systèmes d’évaluation de l’apprentissage pour les plus marginalisés

Les systèmes d’évaluation de l’apprentissage sont souvent absents ou naissants dans les contextes marginalisés, par exemple dans les pays touchés par la fragilité ou le conflit, et sont tout autant inappropriés pour les élèves marginalisés, tels que les élèves handicapés ou non scolarisés.

En tant que tel, le KIX pourrait soutenir des recherches sur ce qui fonctionne dans ce type de contextes ou sur la participation de ces pays à des évaluations internationales. Des innovations peuvent également être mobilisées pour résoudre les difficultés liées à la collecte des données de l’apprentissage auprès des populations marginalisées ou dans les situations de crise.

Le soutien à l’exploitation des données issues des évaluations de l’apprentissage à l’échelle du système

Compte tenu du fait que l’un des principaux obstacles est de veiller à l’exploitation des données des évaluations de l’apprentissage, il nous faut davantage de connaissances et d’échanges sur cette question en privilégiant l’enseignement des bonnes pratiques.

Il y a peut-être également matière à réfléchir à de nouveaux modes de diffusion, communication et visualisation des données issues des évaluations ou à envisager des essaies pilotes sur un modèle test-intervention-nouveau test.

Les propositions doivent être soumises dans le cadre de l’appel à propositions du KIX au plus tard le 1er octobre, et elles seront suivies des propositions pour les financements régionaux en avril/mai 2020.

Le PME espère pouvoir contribuer à un portefeuille d’activités variées, du développement des capacités nationales jusqu’à l’accumulation de données probantes, l’évaluation et l’innovation. Ensemble, ces interventions accompagneront les pays en développement pour mieux suivre et améliorer l’apprentissage de leurs élèves.

En outre, les Centres régionaux KIX offriront aux pays une précieuse occasion d’apprendre les uns des autres les ressorts de solutions innovantes et de renforcer leur système d’évaluation de l’apprentissage.

Ce blog s’appuie sur le document de consultation sur le renforcement des systèmes d’évaluation de l’apprentissage, écrit par Kate Anderson.

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Pour lire les autres blogs de cette série :

  1. Les approches du PME pour renforcer l’éducation et la protection de la petite enfance
  2. Renforcer les systèmes de données en investissant dans la connaissance et l’innovation

Lire aussi

Please bear in mind a very simple issue: many learners are learning through a second language which they do not speak well enough to use as a medium of instruction. This can radically depress what they are able to learn. Thus assessment systems cannot measure what they would be capable of learning if they were working through a language in which they are fluent. Secondly, assessment in a second language is very unreliable. Learners possess good curricular knowledge which they are unable to express in the second language, the language of assessment. This means that assessment is not only unfair to learners in that it prevents them from demonstrating knowledge which they possess; it is also unreliable as a measure of the achievement of the whole cohort: classroom assessment as well as public examinations fail to show what learners can achieve. This issue of medium of instruction and epecially medium of assessment is a first order issue: whatever technical means are used - as described in this paper - to assess learning, they will be straightforwardly inaccurate if the language of assessment produces skewed results. It is a hugely significant matter. But it is constantly, as in this paper, overlooked. Can we please start taking it seriously.

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