Accélérer les transitions « vertes » entre l’école et le monde du travail

Les dimensions de la transition au sein de l'économie verte entraînent de fortes opportunités d'emplois et de viabilité environnementale. Dans un nouveau rapport, l'UNICEF présente 7 moyens pour développer la transition entre l’école et le monde du travail vers les emplois verts.

17 juin 2024 par Andaleeb Alam, UNICEF Innocenti, et Cristina Colón, UNICEF Innocenti
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Lecture : 4 minutes
Harouna et Fatoumata Diarra, âgés de 10 ans et élèves en 3ème année à l'école primaire de Chettou, sont venus planter des arbres dans le cadre de la Journée mondiale de la terre. Mali
Harouna et Fatoumata Diarra, âgés de 10 ans et élèves en 3ème année à l'école primaire de Chettou, sont venus planter des arbres dans le cadre de la Journée mondiale de la terre. Mali
Credit: UNICEF/UNI562951/Keïta

Pour atteindre l'objectif mondial de zéro émission nette d'ici 2050, nos économies doivent subir des changements structurels majeurs, également connus sous le nom de « transition verte ».

Les différentes dimensions de la transition verte comprennent :

  • l'abandon des combustibles fossiles au profit des énergies propres
  • le passage à une agriculture, une mobilité et une industrie lourde plus vertes
  • des villes et des infrastructures durables
  • et le virage vers une économie circulaire basée sur la réutilisation et la régénération des matériaux ou des produits afin de permettre la réduction des déchets et la viabilité environnementale.

Si elle est bien gérée, la transition verte peut créer davantage d'emplois. L'Organisation internationale du travail (OIT) estime que 25 millions d'emplois nets seront créés d'ici 2030 grâce à la décarbonisation de l'énergie et à l'adoption accrue de pratiques d'économie circulaire qui favorisent un modèle durable de production et de consommation tirant le meilleur parti des ressources matérielles disponibles grâce à des principes de réduction (notamment de la consommation et de la pollution), de réutilisation et de recyclage.

Les énergies renouvelables, l'industrie manufacturière, les transports, la construction, l'agriculture, la gestion de l'eau et des déchets, et le tourisme devraient connaître sune forte croissance au sein de l'économie verte. Parallèlement, les industries des combustibles fossiles verront leurs emplois disparaître.

La transition écologique entraîne des changements dans le type et l'ampleur des connaissances et des compétences recherchées dans le monde du travail. Mais il ne s'agit pas seulement d'une évolution de la demande des compétences techniques. Les compétences transférables (telles que la résolution de problèmes, l'adaptabilité et la communication) seront particulièrement importantes à tous les niveaux de compétences.

Cependant, les lacunes actuelles dans l'éducation ainsi que dans les systèmes de formation et leurs résultats entravent l'acquisition des connaissances et des compétences dont les jeunes ont besoin pour répondre aux exigences de la transition verte.

Les compétences vertes font défaut à l'échelle mondiale. L'éducation et la formation ne sont souvent pas prioritaires dans les politiques climatiques, et les systèmes éducatifs et de formation professionnelle ne bénéficient de presque aucun financement pour le climat. Les jeunes disent également qu'ils ne considèrent pas les « carrières vertes » comme viables et qu'ils se sentent mal préparés à occuper des « emplois verts » en raison d'un manque de compétences et d'une méconnaissance de la nature de ces emplois et de leur disponibilité.

Rapport de l'UNICEF sur les transitions « vertes » entre l’école et le monde du travail
Credit:
UNICEF

Le nouveau rapport de l'UNICEF présente 7 moyens par lesquels les gouvernements, les partenaires de développement et le secteur privé peuvent créer et développer la transition entre l’école et le monde du travail vers les emplois verts nécessaires à la réussite de la transition vers le zéro émission nette.

  1. Dépasser l'approche étriquée des compétences professionnelles pour l'économie verte et développer une approche des compétences vertes holistique et fondée sur le cycle de vie. La priorité doit être donnée 1) à l'investissement dans les compétences de base transférables des jeunes qui sont susceptibles d'être une condition préalable à de nombreux emplois de l'économie verte, et 2) à l'intégration de l'éducation au climat et à l'environnement dans les programmes d'enseignement. Pour les emplois verts, certains jeunes devront également développer des compétences techniques et professionnelles supplémentaires et acquérir une expérience sur le terrain alignée sur la demande du marché du travail. Mais pour prendre des décisions éclairées en matière d'éducation et de carrière, les jeunes ont également besoin d'une orientation professionnelle et d'un mentorat spécifiques aux emplois verts. L'inclusion et l'équité entre les genres doivent également faire l'objet d'une attention particulière compte tenu des disparités entre les sexes et de la ségrégation dans les secteurs de l'économie verte et les initiatives de développement des compétences. 
  2. Les interventions axées sur l'offre ne suffiront pas. Des interventions complémentaires sont nécessaires du côté de la demande afin d’élargir l'accès des jeunes aux emplois verts.Il s’agit de s'attaquer aux obstacles systémiques auxquels les jeunes qualifiés sont confrontés pour accéder aux emplois verts (tels que le manque d'informations sur les offres d'emploi et les exigences professionnelles, les obstacles liés au genre qui excluent les femmes des opportunités d'emplois verts) ; soutenir les entreprises pour augmenter le nombre d'emplois verts et les inciter à prendre en compte l'inclusion des jeunes dans les stratégies d'embauche pour leurs exploitations et leurs chaînes d'approvisionnement ; et équiper les jeunes avec les compétences, le soutien et les ressources nécessaires pour développer leurs propres entreprises vertes.
  3. Réorienter une plus grande partie des fonds consacrés au développement et au changement climatique vers des interventions dans les domaines de l'éducation, de la formation et de l'emploi, en particulier dans les pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique.
  4. Élaborer un cadre pour mesurer l'impact des interventions en matière d'éducation et d'emploi sur l'atténuation et l'adaptation au changement climatique afin de débloquer davantage de fonds dans ce domaine.
  5. Inciter les employeurs et les acteurs des secteurs de l'économie verte à investir dans leur propre réservoir de talents dont dépendront leur prospérité et leur viabilité futures. La contribution du secteur privé aux initiatives gouvernementales en matière d'éducation et de compétences sera également essentielle pour s'assurer que les interventions sont pertinentes et qu'elles peuvent créer le vivier de professionnels dotés des compétences qui répondent aux besoins des employeurs.
  6. Améliorer la coordination entre l'éducation, la demande du marché du travail et les politiques et programmes en matière d'environnement en améliorant le dialogue et la collaboration entre les départements, en mettant en place des mécanismes de coordination et de consultation intersectorielle appropriés et en renforçant la cohérence entre les politiques relatives au climat et à l'éducation afin d'éviter les incohérences qui entraînent une inadéquation entre l'offre et la demande de compétences et ralentissent encore la mise en œuvre de la politique verte.
  7. Intégrer une participation significative des jeunes dans les stratégies de transition verte pour donner aux jeunes les moyens d'élaborer des solutions innovantes et de contribuer à la concrétisation des initiatives vertes.

La transition verte est en train de refaçonner les marchés du travail dans lesquels les jeunes s’apprêtent à entrer. Pour que ces derniers puissent profiter de ces opportunités, il est urgent que les gouvernements, les partenaires de développement et le secteur privé prennent des mesures pour redessiner l'éducation et la formation professionnelle.

Les jeunes doivent être dotés des connaissances, des compétences, du soutien et des ressources nécessaires pour gagner leur vie dans l'économie verte et pour devenir des défenseurs du climat et de la viabilité environnementale, et des acteurs du changement. Une approche étroite et cloisonnée ne suffira pas. Il est indispensable d'améliorer la coordination et la cohérence entre les programmes relatifs à l'éducation, à l'emploi et au climat, ainsi qu’entre les acteurs concernés.

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