1. Le GPE a lancé « Lève la main », sa campagne de financement qui vise à lever au moins 5 milliards de dollars sur cinq ans pour continuer à transformer les systèmes éducatifs dans jusqu'à 90 pays et territoires à faible revenu. Pourquoi un GPE entièrement financé est-il important pour le Fonds Malala ?
Notre mission au Fonds Malala est de construire un avenir où chaque fille peut apprendre et devenir une femme leader plus tard. Éduquer les filles est avant tout fondamental pour garantir leurs droits, et contribue à renforcer nos économies, à réduire la probabilité d’occurrence des conflits et améliore la santé publique.
Nous avons récemment mené une étude qui montre que l'éducation est également l'un des moyens les plus efficaces pour atténuer l'impact du changement climatique.
Pour que davantage de filles soient instruites, nous avons besoin de politiques qui protègent et tiennent compte de leurs besoins, et que les gouvernements investissent davantage dans l’éducation. Le plan stratégique quinquennal du GPE, s'il est entièrement financé cette année, fera progresser l'égalité des genres de façon remarquable et fera en sorte que, dans les pays partenaires, 46 millions de filles de plus soient scolarisées.
Leur avenir en dépend et il mérite qu’on se batte pour cela.
2. Jusqu'à 1,7 milliard d'enfants n'étaient pas scolarisés cette année en raison de la COVID-19 et le Fonds Malala estime que 20 millions de filles en âge de fréquenter le secondaire de plus pourraient ne plus être scolarisées une fois la crise passée. Pourquoi financer l’éducation des filles est-il si important dans un tel contexte ?
La pandémie de COVID-19 a aggravé bon nombre des défis auxquels les filles et les femmes étaient déjà confrontées avant cette crise sanitaire. Dans de nombreuses communautés, les normes sexospécifiques limitent les possibilités d’apprentissage des filles et augmentent leur risque d’exposition à la violence.
Les filles sont mariées ou obligées de trouver un emploi pour contribuer aux charges de leurs familles, et les réductions budgétaires imminentes aux niveaux nationaux ne feront qu'empirer les choses.
Pour aider davantage de filles à apprendre maintenant et bien après la fin de la pandémie, un financement solide de l'éducation est essentiel. Lorsque les gouvernements investissent dans l'éducation, cela signifie que plus d'élèves ont accès à des enseignants qualifiés, à des salles de classe moins surchargées, à des programmes scolaires à jour et à des technologies éducatives appropriées.
Tout cela est bon, pas seulement pour les filles mais pour le monde.
3. Le Fonds Malala a publié un nouveau rapport sur les liens entre les changements climatiques et l'éducation. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette étude et ses principales conclusions ?
Des jeunes femmes sont au-devant des combats pour un avenir plus vert et plus juste. Elles documentent la crise climatique, organisent des grèves et exigent l’intégration de cette thématique dans les programmes scolaires dans leurs pays. Cependant, elles subissent également de manière disproportionnée les effets des changements climatiques.
Le rapport du Fonds Malala estime que rien qu'en 2021, les aléas climatiques empêcheront au moins quatre millions de filles de terminer leurs études. Mettant en avant les idées de jeunes activistes, notre étude explique également en quoi aborder des problèmes tels que l'héritage du colonialisme, les discriminations raciales et les inégalités de genres à travers l'éducation est essentiel pour trouver une solution durable à la crise.
Avec ce rapport, le Fonds Malala espère montrer aux leaders de la COP26 que l'action climatique aide les filles à rester scolarisées, ce qui aide également les pays à lutter contre la crise climatique.
4. Qu'espérez-vous que le sommet du G7 accomplisse pour l'éducation ?
Le sommet du G7 est l'occasion pour les dirigeants de s’assurer que davantage de filles soient instruites aujourd’hui et bien après la fin de la pandémie.
Pour ce faire, nous voulons voir les dirigeants mobiliser un financement substantiel pour stimuler l'éducation. Cela peut se faire à travers des actions telles que l'annulation de la dette, le financement complet du GPE et le rapprochement des pays du G7 de l’objectif de consacrer 0,7 % de leur revenu national à l'aide publique au développement.
Nous voulons également que les dirigeants transforment leurs systèmes éducatifs afin qu'ils respectent l’égalité des genres. Les facteurs qui empêchent les filles d’aller à l’école sont souvent liés à des problèmes qu’elles rencontrent dans d’autres cadres (climat, santé, égalité des genres), et investir dans l'éducation peut permettre de faire des progrès sur tous ces fronts.
5. Quel.s souvenir.s gardez-vous de vos années passées à l'école ? Y a-t-il eu des moments ou des enseignants qui ont eu un impact particulièrement important sur vous ?
Bien sûr ! Quand je repense aux années que j’ai passé à l'école, je me concentre le plus souvent sur les activités auxquelles j'ai participé. J’ai par exemple fait partie du journal de l'école, de l'équipe de volleyball et du programme de théâtre. Mais je réalise aujourd’hui à quel point mes enseignants ont également influencé mon développement sur les plans social et émotionnel.
Certains enseignants m'ont encouragé à jouer du basson, à explorer de nouvelles langues (dont le français !) et de mettre en pratique mes compétences en leadership. J'adore voyager et découvrir d'autres cultures, et je sais que c'est en partie grâce à l'influence de mon professeur de sciences humaines. Les enseignants stimulent et inspirent les élèves à devenir de meilleurs versions d'eux-mêmes.