5 raisons d'investir 5 milliards de dollars : entretien avec Anne-Birgitte Albrectsen

Dans le cadre de sa campagne de financement, le GPE a posé à Anne-Birgitte Albrectsen, 5 questions sur le pouvoir de l'éducation. La campagne de financement du GPE vise à collecter au moins 5 milliards de dollars sur cinq ans pour transformer l'éducation de près d'un milliard d'enfants dans 90 pays et territoires.

25 mai 2021 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 4 minutes
5 raisons d'investir 5 milliards de dollars : entretien avec Anne-Birgitte Albrectsen

Anne-Birgitte Albrectsen est la Directrice générale de l’ONG Plan International. En tant que membre du Conseil d'administration du GPE, Plan International soutient l'engagement des organisations de la société civile des pays du Nord. C’est également un leader mondial de la société civile qui milite pour l'éducation.

1. « Lève la main », la campagne de financement du GPE vise à collecter au moins 5 milliards de dollars sur cinq ans pour continuer à transformer les systèmes éducatifs dans jusqu'à 90 pays et territoires à faible revenu. Pourquoi voir le GPE entièrement financé est-il important pour Plan International ?

Plan International et le GPE partagent la même vision pour améliorer l'accès, les résultats d'apprentissage et l'égalité des genres grâce à des systèmes éducatifs équitables, inclusifs et résilients qui contribuent réellement à l’égalité des genres.

Nous savons qu'un GPE entièrement financé a le potentiel de transformer les systèmes éducatifs au bénéfice de plus d'un milliard de filles et de garçons dans jusqu'à 90 pays et territoires dans la plupart desquels Plan est aussi présent.

Ce financement garantirait que les filles et les jeunes femmes bénéficient d'un meilleur accès à une éducation de qualité qui renforcera l’égalité des genres, jouera un rôle central dans la lutte contre les normes sexospécifiques néfastes, dotera les filles de compétences en leadership et des capacités nécessaires pour mener le combat pour la justice de genre, la justice sociale et la justice climatique.

Le monde est à un moment critique de son histoire, et un GPE entièrement financé pourrait être une force cruciale pour reconstruire un monde plus égalitaire.

2. La COVID-19 menace d’annihiler des décennies de progrès en matière d’éducation des filles. Jusqu'à 20 millions de filles peuvent ne jamais retourner à l'école. Que fait Plan international pour remédier à cette situation ?

En amont du sommet du G7, du Sommet du GPE et de la COP26, Plan International appelle les gouvernements et les ministères en charge de l'Éducation à s'engager et à financer une éducation qui contribuerait à changer les normes en matière de genre et à rendre le monde plus juste, plus pacifique et durable.

Plan International s'engage à faire en sorte que les filles puissent retourner à l'école en toute sécurité et terminer leurs études.

Nous travaillons d'arrache-pied en plaidant auprès des ministères en charge de l'Éducation pour leur rappeler la nécessité d'élaborer des plans pour garantir que toutes les filles puissent retourner à l'école et que l'environnement scolaire, l'enseignement, les programmes et les méthodes pédagogiques tiennent compte du genre. Cela inclut une collaboration étroite avec les partenaires et les parties prenantes pour élaborer des orientations sur les méthodes d'apprentissage à distance accessibles et les plans de réouverture des écoles qui accueillent les plus marginalisés.

3. Quelles mesures pouvons-nous prendre pour nous assurer que nous, dans le secteur du développement, sommes leaders en matière d'égalité des genres, et quel rôle l'éducation peut-elle jouer à cet égard ?

Nous devons remettre en question les structures et le leadership de nos organisations pour nous assurer qu'elles respectent l’égalité des genres et la diversité raciale, et reflètent les réalités des communautés avec lesquelles nous travaillons. Les leaders féministes reconnaissent la manière dont elles font l’expérience des privilèges et n’ont pas peur de prendre du recul pour créer un espace pour ceux qui n’expérimentent pas ces mêmes privilèges.

Pour que les systèmes éducatifs deviennent plus sensibles au genre, les budgets de l'éducation doivent être conformes au seuil minimum de 20 % des budgets nationaux, convenu au niveau mondial.

Les gouvernements et les écoles doivent également créer des programmes et investir dans des matériels d'apprentissage qui montrent que les filles, les jeunes femmes, les personnes LGBTQI +, les filles handicapées et les filles de couleur peuvent être des scientifiques, des ingénieurs informatiques et des leaders. Beaucoup trop de matériels didactiques promeuvent des normes sexospécifiques néfastes.

Nous devons également promouvoir l'inclusion d’une éducation à la sexualité complète et non-stigmatisante pour tous les jeunes.

Enfin, les gouvernements et les écoles doivent impliquer les filles et les autres enfants marginalisés dans l'élaboration de ces politiques et plans qui ont un impact sur leur éducation et leur avenir.

4. Quelles sont les trois principales choses que vous attendez du sommet du G7 et du forum Génération Égalité ?

L’éducation des filles est un thème important abordé dans plusieurs évènements clés cette année, du sommet du G7 à la COP26. Nous espérons voir des engagements de la part des gouvernements et des donateurs qui enhardissent le mouvement pour l’éducation des filles et donnent la priorité au retour des filles et des jeunes femmes à l’école. Le GPE continuera d'être un moteur essentiel de changement dans ce domaine.

Deuxièmement, Plan International - en tant que partenaire du groupe Adolescent Girls Investment Plan - s'efforce de garantir que les besoins des adolescentes soient bien satisfaits par les actions issues des différentes coalitions de la campagne « Génération Égalité ».

Troisièmement, nous voulons voir les filles, les jeunes femmes et les jeunes de genre divers représentés dans les espaces de prise de décision et que leurs voix soient entendues au forum Génération Égalité et au sommet du G7. Personne ne sait ce dont les filles ont besoin mieux que les filles elles-mêmes, et il est grand temps que nous commencions à les traiter comme des leaders et des décideurs à part entière, plutôt que comme des bénéficiaires passives.

5. Quel.s souvenir.s gardez-vous de vos années passées à l’école ? Y a-t-il eu des moments ou des enseignants qui vous ont particulièrement marqué ?

J'adorais l'école - en particulier mes enseignants. Ils étaient gentils, amusants et stimulaient l'apprentissage de plusieurs manières toutes aussi créatives. Mon école encourageait la participation des élèves à la gouvernance scolaire.

Mon professeur de danois m’a appris à lire et m’a aidé à me développer et à m’affirmer. Je suis devenue la représentante de ma salle de classe au conseil d'école et plus tard, représentante des élèves au conseil d’administration des écoles au niveau du district.

Nous avons été encouragés à nous engager dans la politique aux niveaux local et national, à débattre et à construire des opinions nuancées. Tous ces éléments sont au cœur d’une éducation qui promeut la citoyenneté active et le leadership des filles.

Quand j’étais en classe de 6e, la semaine de l'UNICEF a été particulièrement formatrice pour moi, dans la mesure où c’est elle qui m’a inspiré ma passion pour la solidarité et le travail dans le domaine du développement.

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Anne-Birgitte Albrectsen lève la main pour soutenir la campagne de financement du GPE
Anne-Birgitte Albrectsen lève la main pour soutenir la campagne de financement du GPE.

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