La réunion des dirigeants mondiaux à Paris, la semaine dernière, à l'occasion du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, laissait augurer des discussions importantes pour le secteur de l'éducation.
Les tables rondes et les débats organisés lors de ce sommet ont été l’occasion pour les gouvernements de réaffirmer le rôle déterminant de l’éducation dans la réalisation des objectifs de développement durable, en particulier en ce qui concerne le renforcement de la paix et de la sécurité dans le monde et la lutte contre les effets du changement climatique.
1. L’éducation est indissociable de la lutte contre la pauvreté et les effets du changement climatique
Le président Emmanuel Macron a souligné les liens existant entre l’éradication de la pauvreté et les mesures en faveur d’une transition écologique équitable dans son allocution d’ouverture : « Aucun décideur ne doit avoir à choisir entre la réduction de la pauvreté et la protection de la planète. »
Mme Mia Mottley, présidente de la Barbade et instigatrice de l’initiative de Bridgetown, a rappelé que « l'éducation et le climat étaient indissociables ».
Les conclusions de la présidence font clairement ressortir que « face à ce combat, le financement de l’éducation représente un investissement et non un coût ».
Alors que les acteurs du secteur de l’éducation vont de l’avant après Sommet de Paris, il s’agit d’établir de nouvelles connexions avec les fonds climatiques, de prendre en compte l’éducation dans le financement climatique, et d’accorder une place centrale à l’éducation à travers les efforts d’atténuation et d’adaptation.
2. L’éducation demande un financement plus important, plus équitable et plus efficace
Le président du Niger, Mohamed Bazoum, est intervenu lors de la table ronde intitulée Accroître l’investissement mondial dans l’éducation pour catalyser le développement durable organisée par l'UNESCO et le GPE. « Le Niger aurait beau consacrer 50 % de ses ressources à l’éducation, cela ne suffirait pas. Nous avons besoin d’un système de financement international pour aider le Niger à sortir de l’impasse. Seule l’éducation permettra de créer les conditions favorables à la prospérité au Niger. Il en va de même pour l’Afrique ».
Il a ajouté : « Nous ne pouvons pas vivre dans un monde scindé en deux parties, l’une prospère et l’autre pauvre. Nous ne pouvons pas espérer l’harmonie et la paix dans un tel monde, c’est impossible ! »
M. Kwaku Afriye, ministre ghanéen de l’Environnement, des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation, a plaidé pour que le financement climatique serve à l’éducation, arguant que « une population éduquée est l’un des atouts les plus efficaces dans la lutte contre les dérèglements climatiques ».
3. Les pays ont demandé l’adoption d’une nouvelle approche du financement international de l’éducation
Les chefs d’État et les ministres ont profité de ce sommet pour lancer des appels pressants en faveur de l’appropriation par les pays, de l’efficacité de l’aide, de l’harmonisation et de l’alignement de l’éducation sur les systèmes internationaux et sur les priorités des gouvernements.
Ces propositions cadrent avec les engagements formulés lors du Sommet sur la transformation de l'éducation concernant le financement de l'éducation, ainsi qu'avec le communiqué ministériel.
M. A. K. Abdul Momen, ministre des Affaires étrangères du Bangladesh, estime que « le système multilatéral actuel de financement de l’éducation pose plusieurs problèmes qui nuisent à la bonne utilisation des fonds et à l’obtention des résultats escomptés. Les pays partenaires ont parfois du mal à naviguer entre les multiples organismes dont les mandats se chevauchent.... Comme l’a rappelé M. Macron, il n’existe pas de solution universelle. Elles doivent donc être adaptées aux besoins des bénéficiaires. Nous devons nous assurer que chaque centime investi soit utile aux générations futures ».
Ces échanges se sont appuyés sur les réflexions menées sur le financement de l'éducation à l'occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, et notamment sur l'initiative visant à réformer le financement multilatéral de l'éducation, à laquelle le GPE participe.