250 millions de raisons d’investir dans l'éducation
Gardons à l’esprit les 250 millions d’enfants qui n’ont pas la possibilité d’atteindre la quatrième année du primaire ni celle d’acquérir les bases de la lecture et du calcul. L’opportunité nous est donnée aujourd’hui d’aider ces enfants. Ils représentent les 250 millions de raisons d’investir dans l'éducation.
21 mars 2014 par Julia Gillard, GPE Secretariat
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A primary classroom in Lao PDR ©Plan/Jim Holmes

Nous sommes proche de l’échéance 2015 des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixés par les Nations Unies en 2000. La communauté internationale s’était alors engagée à faire accéder tous les enfants du monde à une éducation primaire gratuite. Une promesse qui, hélas, n’a pas été tenue à ce jour.

Bien que des progrès considérables aient été accomplis, environ 250 millions d’enfants dans le monde n'atteignent pas la quatrième année du cycle primaire ou ne maîtrisent pas les bases de la lecture, de l’écriture et du calcul.

Beaucoup d’entre eux appartiennent à des catégories de population particulièrement difficiles d'accès, à savoir les enfants qui vivent dans des États fragiles ou en situation de conflit, les enfants qui habitent des régions rurales, les enfants handicapés et les filles.

Nous sommes donc face à une crise de l’accès à l’éducation et de l’apprentissage, en outre aggravée par le manque de données. Dans de nombreux pays pauvres, il existe une grave pénurie de données fiables sur l’éducation, ce qui entrave considérablement les efforts déployés pour bâtir des systèmes éducatifs nationaux efficaces.

Enfin, autre fait aggravant et des plus alarmants : l’aide à l’éducation a baissé de 5 % entre 2010 et 2012, soit un déclin sept fois supérieur à celui observé dans l’aide au développement internationale en général.

Cette situation est inacceptable. La communauté internationale doit agir immédiatement et avec fermeté. Si nous ne redoublons pas d’efforts pour financer l’éducation à la hauteur des besoins, les avancées obtenues ne pourront être pérennisées, et des millions d’enfants continueront d’être laissés pour compte. Inévitablement, cette situation viendra creuser les inégalités déjà présentes dans l’éducation : entre filles et garçons, entre enfants des zones urbaines et des zones rurales, entre enfants handicapés et valides. Aucun gouvernement ne peut se permettre de réduire les investissements nationaux dans l’éducation. Les donateurs ne peuvent pas non plus renoncer à soutenir ce levier formidable qu’est l'éducation en révisant à la baisse leurs propres contributions.

Soutenir la reconstitution des ressources du Partenariat mondial pour l’éducation

Le Partenariat mondial pour l’éducation est un chef de file : son soutien permet des mutations profondes des systèmes éducatifs, des transformations qui bénéficient à tous les enfants. Sa position unique lui permet de tirer parti des ressources de ses divers partenaires et de mobiliser leurs efforts communs pour que tous les enfants des pays les plus pauvres puissent être scolarisés et apprendre.

Aujourd’hui, le Partenariat mondial pour l’éducation a lancé l’initiative 250 millions de raisons d’investir dans l'éducation dans le but de montrer l’importance cruciale des investissements dans l'éducation, les progrès réalisés jusqu’à présent et les objectifs qu'il serait possible d'atteindre avec 3,5 milliards de dollars supplémentaires. En savoir plus.

Le 26 juin prochain, le GPE tiendra une grande conférence pour la reconstitution de ses ressources, organisée sous les auspices de l'Union européenne à Bruxelles. Il s’agit d’impulser un dernier élan en vue d’accélérer les progrès vers la réalisation des OMD et des objectifs de l’Éducation pour tous. Mais pas seulement : les contributions qui seront annoncées par les pays donateurs, les pays en développement et les organisations multilatérales viendront également mobiliser le soutien en faveur d'un programme ambitieux pour l'après-2015.

Le Partenariat mondial pour l’éducation adresse les trois requêtes suivantes à ses partenaires:

  1. au niveau des donateurs partenaires, une contribution au Fonds du GPE de 3,5 milliards de dollars afin de soutenir 29 millions d’enfants dans 66 pays en développement partenaires entre 2015 et 2018;
  2. au niveau des pays en développement partenaires, un accroissement des financements pour l’éducation à hauteur d’au moins 20 % en moyenne des dépenses nationales;
  3. au niveau de tous les partenaires, une augmentation des financements bilatéraux, multilatéraux et innovants afin de répondre aux besoins persistants des pays les plus pauvres.

Un nouveau modèle de financement pour une nouvelle ère de développement

Afin de garantir l’utilisation à bon escient de ces fonds, le Partenariat mondial adopte un modèle de financement innovant pour la période de reconstitution des ressources 2015-2018. Ce nouveau modèle, qui s’appuie sur les réformes importantes mises en place par le GPE ces dernières années, est appelé à devenir, de l’avis de beaucoup, une forme de développement collaboratif dominante au XXIe siècle.

Ce modèle de financement incite fondamentalement les pays en développement à mettre en place des systèmes éducatifs plus rentables et plus efficaces, à privilégier les acquis scolaires, à accroître les investissements nationaux dans l'éducation et à améliorer la collecte, l'exploitation et la fiabilité des données afin de promouvoir la responsabilisation et l’efficacité. Cette nouvelle approche est fortement axée sur l’appropriation du modèle par les pays, qui constitue l'un des principes clés de l'efficacité de l'aide au développement.

La mise en œuvre de ce modèle de financement original ouvrira de nouvelles perspectives de développement, avec pour corollaires des améliorations majeures:

  • des financements supplémentaires importants, à l'échelle nationale et internationale ;
  • une rentabilité et une efficacité accrues des systèmes éducatifs, avec une action ciblée sur des questions clés, comme l’égalité, la qualité et l’accès;
  • une meilleure adéquation et une répartition plus équitable de toutes les sources de financement du secteur de l’éducation dans les pays partenaires du GPE;
  • des réformes systémiques et plus durables garantissant l’accès à une éducation de qualité à un plus grand nombre d'enfants;
  • la révolution des données tant attendue, permettant aux pays en développement partenaires de recueillir davantage de données de meilleure qualité pour accroître la responsabilisation et améliorer les résultats éducatifs.

L’éducation porte ses fruits

Face aux multiples menaces et défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui, l’absence d’investissements dans l’éducation et de mesures de lutte contre les inégalités pourraient avoir un coût colossal au niveau mondial. En effet, une éducation de qualité renforce et prolonge l’impact des efforts menés dans tous les domaines du développement humain, économique et social. L'éducation est la clé de la réussite du programme de développement pour l’après-2015.

Gardons à l’esprit les 250 millions d’enfants qui n’ont pas la possibilité d’atteindre la quatrième année du primaire ni celle d’acquérir les bases de la lecture et du calcul.

L’opportunité nous est donnée aujourd’hui d’aider ces enfants.

Ils représentent les 250 millions de raisons d’investir dans l'éducation.

Grâce aux 3,5 milliards de dollars de financement prévus pour la période 2015 - 2018, le Partenariat mondial espère obtenir les résultats suivants :

  • Sur quatre ans, 29 millions d’enfants du primaire et du secondaire, dont 23 millions vivant dans des États fragiles ou en situation de conflit, seront scolarisés et recevront une éducation de qualité.
  • Le nombre d’enfants qui n’achèvent pas le cycle primaire sera ramené de 7,6 millions en 2014 à 4,8 millions en 2018.
  • Le taux d’achèvement du cycle primaire des filles passera de 74 % en 2014 à 84 % en 2018.
  • Le taux d’achèvement du cycle secondaire des filles passera de 44 % en 2014 à 54 % en 2018.
  • Le nombre d’enfants achevant un cycle primaire complet chaque année et maîtrisant les bases de la lecture et du calcul augmentera de 25 %, passant de 16 millions en 2014 à 20 millions en 2018.
  • Les taux d’abandon scolaire au primaire et au premier cycle du secondaire diminueront de 10%.
  • Les taux de redoublement scolaire au primaire et au premier cycle du secondaire diminueront de 10%
  • Les dépenses éducatives nationales des pays en développement partenaires augmenteront de 16 milliards de dollars.

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