Lors du Forum mondial sur l’éducation, la Présidente du Conseil d’Administration du Partenariat mondial pour l’éducation déclare que le nouvel objectif ambitieux de développement durable en matière d’éducation ne sera pas atteint sans une volonté politique plus affirmée, un financement plus conséquent et un plus grand engagement au partenariat pour les 15 prochaines années.
Incheon, République de Corée. Le 19 mai 2015 – Julia Gillard, ex-Premier Ministre australien et Présidente du Conseil d’Administration du Partenariat mondial pour l’éducation, a exhorté les leaders du monde entier, les gouvernements bailleurs et donateurs privés, la société civile, le secteur privé et les pays en développement à prendre des mesures radicales pour garantir les financements nécessaires qui permettront d’atteindre les objectifs de développement durable en matière d’éducation d’ici 2030.
« Il nous faut de l’audace pour relever l’énorme défi qui nous attend. Avec 58 millions d’enfants qui ne sont toujours pas scolarisés en primaire et le désir de susciter l’ambition que tous puissent accomplir des cursus éducatifs de qualité plus longs, le status quo est loin d’être satisfaisant. Il nous faut non seulement viser plus haut, mais nous montrer plus radicaux en matière de financement et adopter de meilleures façons de travailler pour parvenir à nos objectifs communs » a déclaré Mme Gillard.
Selon le Rapport mondial de suivi de l’UNESCO, on estime qu’il manque environ 22 milliards $US de financement annuel. C’est le nouveau montant qu’il nous faut atteindre, selon les experts, pour financer l’éducation universelle de qualité en maternelle, primaire et premier cycle du secondaire pour chaque enfant d’ici 2030.
Dans son discours d’ouverture de la séance du Forum mondial sur l’éducation (FME), Mme Gillard a déclaré : « « Le nouveau programme de développement durable pour l’éducation est ambitieux, et il doit l'être. Mais il ne peut réussir que si nous sommes tout aussi ambitieux dans nos objectifs de financement. Garantir les ressources nécessaires constituera un élément clé. Dans 15 ans, je veux pouvoir revenir sur cette journée et dire que c’est effectivement ce jour que nous nous sommes engagés à réaliser ce plan et avons créé l’élan d’un financement suffisant pour libérer le talent des générations à venir. »
Jamais les raisons d’investir dans l’éducation n’ont été plus fortes. Les dernières données de l’OCDE montrent qu’investir dans l'acquisition des compétences de base universelles peut générer une augmentation significative du PIB. Dans le monde entier, des nations, et surtout les plus pauvres, ne peuvent se permettre de passer à côté de tels gains économiques pour de mauvaises politiques et pratiques en matière d’éducation. L’exemple de la République de Corée, la nation qui accueille ce Forum mondial sur l’éducation, démontre le pouvoir économique de l'éducation.
Malgré ces faits probants, le monde n’investit pas assez dans ce secteur.
L’investissement des bailleurs dans les pays en développement a chuté de près de 7 pourcent entre 2010 et 2013, alors que l'aide au développement a augmenté de plus de 9 pourcent au cours de la même période.
Mme Gillard a souligné qu’il était tout aussi important de garantir une utilisation efficace des financements de l'éducation. « Chaque dollar dépensé doit avoir un impact maximum. Ceci nécessite de la rigueur dans le partage des bonnes pratiques, la mobilisation des connaissances et la mise en place d’une planification inclusive, ainsi que le courage d'adopter de nouveaux modes de pensée et de fonctionnement », a-t-elle ajouté.
« Au Partenariat mondial pour l’éducation, nous comprenons ces défis. Grâce au Partenariat, nous sommes capables de mobiliser des fonds, une expertise technique et une volonté de sensibilisation de la part de tous nos partenaires dans le but de renforcer le système éducatif des pays en développement. Nous avons l’ambition de faire encore davantage. Nous militons pour de nouvelles ressources et pour favoriser le renforcement de l'accès, de l'apprentissage et de l'inclusion grâce à l’amélioration de nos méthodes de travail » a déclaré Mme Gillard.
Le Forum mondial sur l’éducation, organisé par l’UNESCO, est un événement marquant pour le secteur de l’éducation, rassemblant plus de 100 ministres de l’éducation, des décideurs politiques, des représentants de la société civile, des enseignants, des experts, ainsi que des représentants du secteur privé venus de 150 pays. Ensemble, il s’agit de réfléchir aux résultats relatifs aux Objectifs de l’Éducation pour tous et aux Objectifs du millénaire pour le développement liés à l’éducation, dont l’échéance est cette année. Les délégués définiront également un cadre d’action pour les 15 prochaines années, qui exposera comment mettre en œuvre le programme en matière d’éducation qui sera inscrit dans les Objectifs de développement durable (ODD).
Grâce à l’approche partenariale inclusive du Partenariat mondial pour l’éducation, les pays en développement sont de plus en plus nombreux à adopter des politiques efficaces et à affecter davantage de ressources au secteur éducatif. Il y a près d’un an, lors de la deuxième conférence de reconstitution des ressources du Partenariat mondial pour l’éducation à Bruxelles, les pays en développement partenaires du GPE se sont engagés collectivement à augmenter leur financement national de l’éducation d’un montant extraordinaire de 26 milliards $US entre 2015 et 2018. Les bailleurs ont promis 2,1 milliards $US sur la même période, notamment avec la première promesse de contribution directe émanant d'une entité privée.
« Le Partenariat mondial pour l’éducation fait chaque jour la démonstration du pouvoir des partenariats. Ensemble, nous sommes plus forts. Utilisons la force de la communauté éducative internationale pour élever notre ambition et progresser rapidement sur la voie de la réalisation de nos objectifs, »a ajouté Mme Gillard.
***
Le Partenariat mondial pour l’éducation mobilise les efforts aux niveaux mondial et national pour parvenir à une éducation de qualité pour tous les enfants, et en priorité pour les plus défavorisés et les plus vulnérables, grâce à des partenariats inclusifs, des financements et une forte concentration sur les systèmes éducatifs efficaces. Le Partenariat mondial pour l’éducation est un partenariat indépendant géré par de multiples parties prenantes, constitué de 60 gouvernements de pays en développement, de bailleurs de fonds, d'organisations de la société civile ou non gouvernementales, d’organisations d’enseignants, d’organisations internationales, du secteur privé et de fondations. Cinquante pourcent des opérations du GPE ont lieu dans des pays fragiles et touchés par les conflits.