Bien que l'on trouve de nombreuses raisons pour lesquelles les " enfants n'apprennent pas à lire " en Afrique, la non-utilisation d'une langue familière, comprise par eux, reste centrale. Dans le cadre de l'expérience de suivi et d'encadrement qui est la mienne, les classes, des premières années du primaire, d'enseignement exclusif dans la langue non maitrisée par les élèves ressemblent plutôt à des cimetières où seule la voix de l'enseignant est entendue, ce qui est loin de favoriser un quelconque processus d'enseignement / apprentissage.
Cette problématique est d'autant pertinente, que le rapport de l'évaluation PASEC 2014 (et bien d'autres) a fait de l'utilisation de la langue maternelle une de ses pistes de remédiation. L'UNESCO et certaines autres organisations le recommandaient depuis bien de décennies.
Le Niger ( qui est aussi un pays du programme ELAN depuis 2012) utilise la langue maternelle des élèves depuis 1973 et de nombreuses études et évaluations ont montré une meilleure performance des élèves issues de ces écoles comparativement à leurs homologues d'écoles d'enseignement exclusif en langue non comprise et non maitrisée par eux ( qui est en général, le français, langue d'enseignement et langue officielle).
Ce commentaire est pour constater que cette piste n'est pas honnêtement bien exploitée dans nos pays : là aussi, il existe des raisons...

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