Les dommages causés par les êtres humains à l’environnement sont plus graves qu’on ne le pensait et ils pourraient, à brève échéance, atteindre une ampleur dépassant notre capacité d’adaptation. C’est ce que confirment les récentes observations identifiant les « points de bascule » au-delà desquels les changements seront irréversibles (voir le 6e rapport du GIEC et cet article de la revue Science).
Les effets de ces changements entraînent déjà des coûts supplémentaires, tant en ce qui concerne le financement de l’éducation que son impact sur l’apprentissage des enfants.
Du rapport Stern sur l'économie du changement climatique au rapport Dasgupta sur l'économie de la biodiversité, il est fait grand cas de la contribution de l’éducation à la lutte contre les défis environnementaux.
Les responsables politiques et les chefs d’entreprise interrogés dans le cadre d’une récente étude considèrent que l'éducation est l'un des cinq principaux domaines d'intervention offrant des perspectives pour atteindre les objectifs économiques et climatiques.
L’éducation fait aussi l’objet de l’article 6 de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui est le traité international à la base de l’action climatique. Pourtant, la communauté éducative commence à peine à s’attaquer au sujet et à se demander comment l’éducation pourrait apporter une réponse dont l’ampleur et la rapidité seraient à la mesure de l’urgence climatique.
Définir et cadrer
Il convient, avant tout, de s’entendre sur la manière de présenter le problème et de définir les termes employés. L’expression « changement climatique » est largement utilisée, mais le climat n’est que l’un des éléments d’un ensemble de processus environnementaux interconnectés dont nous dépendons et que notre éducation doit nous aider à comprendre (voir le graphique ci-après).