Dans les pays en développement, certains enfants sont confrontés à davantage d’obstacles que d’autres en matière d’accès à l’éducation : les enfants issus des familles défavorisées, ceux qui vivent dans des zones isolées, les enfants issus des minorités ethniques ou encore les filles.
Les enfants handicapés sont confrontés entre autres à tous ces obstacles, en particulier s’ils cumulent plusieurs de ces caractéristiques.
En d’autres termes, une fille handicapée vivant dans un pauvre village rural d’un pays en développement n’a pratiquement aucun accès à l’éducation.
Une foule invisible
L’UNICEF estime que 90 % des enfants handicapés des pays en développement ne sont pas scolarisés. Neuf enfants sur dix !
Le Rapport mondial sur le handicap estime qu’un milliard de personnes dans le monde vit avec un handicap, dont 10 % d’enfants.
Les enfants handicapés sont souvent les laissés pour compte de l’aide humanitaire et sont davantage marginalisés lorsque les ressources diminuent en situation de crise.
Les pays ne les prennent généralement pas en compte, car peu nombreux sont ceux qui recueillent des données sur les enfants handicapés. Et quand bien même les pays en ont connaissance, la plupart ignore comment les inclure dans leur système éducatif.
Qu’entend-on par enfants handicapés ?
Le terme de « handicap » comprend tout un ensemble de situations, des handicaps mineurs tels qu'un problème de vue ou d'audition aux handicaps lourds, tels que l'incapacité motrice ou les dysfonctionnements cérébraux.
Il existe trois grandes catégories d’enfants handicapés :
- Les enfants qui ne sont pas scolarisés mais qui pourraient l’être si les écoles avaient les capacités nécessaires à leurs besoins spécifiques en termes de connaissances, de compétences et d’équipement. Ce n’est pas le cas dans une école dépourvue de rampe d’accès pour un enfant en fauteuil roulant, par exemple, ou bien une salle de classe dans laquelle il n'y a aucun ouvrage en braille pour un élève aveugle.
- Les enfants handicapés qui sont scolarisés mais ne parviennent pas à apprendre parce que les programmes scolaires dispensés ne sont pas adaptés à leurs besoins ou que les enseignants n’ont pas la capacité ou le temps d’adapter leur approche et / ou encore parce que ces enfants n’ont pas accès aux aides techniques adaptées à leurs besoins d’apprentissage. Par exemple, les enfants ayant une faible vision ne peuvent pas apprendre parce qu'ils sont incapables de voir ce que l’enseignant écrit au tableau ou ne peuvent pas lire leur manuel scolaire.
- Les enfants ayant un handicap grave qui nécessitent une assistance spécialisée, en milieu scolaire comme ailleurs. Ce groupe est relativement petit et ne représente que 2 à 3 % de l'ensemble des enfants handicapés. Il s’agit par exemple d’un enfant ayant plusieurs handicaps (surdité et mutisme) ou d’un enfant ayant un handicap mental important qui nécessite un apprentissage adapté.
L'éducation est un droit pour TOUS les enfants
L’éducation est un des moyens les plus efficaces pour rompre le cycle de discrimination et de pauvreté auquel ces enfants sont souvent confrontés.
Toutefois, les enfants handicapés ont plus de risques d’être non scolarisés, et s’ils le sont, ont moins de chances d’accéder au cycle secondaire.
Leur accès à l’école est souvent limité par la stigmatisation, le manque de compréhension de leurs besoins spécifiques, le manque de formation des enseignants, un environnement scolaire non propice, ainsi qu’un manque d'aide dans la classe et de ressources pédagogiques d’apprentissage.
Négliger le droit à l’éducation des enfants handicapés a des conséquences sur toute leur vie en termes d’apprentissage, de réussite et d’opportunités d’emploi, ce qui entrave leur potentiel de développement économique, social et humain.
Le GPE fait la promotion de l’éducation inclusive
Comme l’Objectif mondial en matière d’éducation, la vision du GPE est d’« assurer l’accès de tous à une éducation de qualité inclusive, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. »
Le GPE veut veiller à ce que tous les enfants jouissent des droits élémentaires de la personne sans discrimination et, dans cette perspective, il plaide pour une généralisation de l’éducation inclusive dans toutes les politiques et sur tous les plans relatifs à l’éducation.
Le GPE propose des financements et des conseils afin d'aider les pays en développement partenaires à développer et mettre en œuvre des plans sectoriels de l’éducation solides comprenant des stratégies d’inclusion des enfants marginalisés. Ces plans doivent proposer des solutions pour combler les lacunes en termes d’accès, de participation et d’apprentissage auxquelles sont confrontés les enfants handicapés.
En partenariat avec l’UNICEF et la Banque mondiale, le GPE élabore des directives en matière d’éducation inclusive.
Ces directives comprendront des stratégies visant à garantir la satisfaction du droit à l'éducation des enfants marginalisés, notamment des enfants handicapés.
Les partenaires du GPE montrent la voie
Certains pays partenaires du GPE connaissent déjà d'excellents exemples d'éducation inclusive.
En Érythrée, l’Etat a lancé un programme pilote visant à scolariser les enfants handicapés et d’en tirer les enseignements pour pouvoir l'étendre à l’ensemble du système éducatif.
À Zanzibar, l’introduction de l’éducation inclusive et d’activités de sensibilisation a permis une évolution positive des comportements envers le handicap.
Au Cambodge, l’Etat organise un dépistage parmi les enfants, afin de détecter ceux qui ont des problèmes de vue et de leur fournir des lunettes afin qu'ils puissent poursuivre leur scolarité et leur apprentissage.
Au Népal, certains enseignants ont développé du matériel pédagogique d’apprentissage spécifiques pour garantir la participation en classe des enfants ayant un handicap léger aux côtés des autres élèves.
Le GPE continuera de soutenir ces pays et ses autres pays partenaires, afin d’assurer à tous les enfants, handicapés ou non, l'accès à une éducation de bonne qualité pour qu'ils puissent développer tout leur potentiel.