Ne laisser personne de côté : qu’est-ce que cela signifie pour le GPE 2025 ?

Un nouveau document de travail du GPE s’interroge sur la manière dont les pays peuvent réussir à garantir que tous les enfants apprennent, sans qu’aucun ne soit laissé de côté, en comprenant les liens entre l’accès, l’équité et l’apprentissage.

02 octobre 2023 par Stuart Cameron, GPE Secretariat
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Lecture : 4 minutes
Une classe de maternelle à l’école primaire de Kisiwandui à Zanzibar, en Tanzanie. Crédit : GPE/Chantal Rigaud
Une classe de maternelle à l’école primaire de Kisiwandui à Zanzibar, en Tanzanie.
Credit: GPE/Chantal Rigaud

Ce blog a également été publié sur le World Education Blog (en anglais).

Le principe de « ne laisser personne de côté » est essentiel à la mission du GPE. À travers le plan stratégique GPE 2025, le partenariat entend transformer les systèmes éducatifs. Le but est de produire des résultats à grande échelle, de résorber les inégalités systémiques et d’axer le financement sur les enfants pauvres et les plus marginalisés.

Il s'agit également d’intégrer l’égalité des genres dans la planification et la mise en œuvre des systèmes éducatifs.

De plus en plus, les discussions entre les gouvernements et les partenaires de développement reconnaissent à juste titre que l’accès à l’éducation de base, seul, ne suffit pas pour garantir que tous les enfants aient la possibilité d’apprendre.

Dans la Déclaration d’Incheon et le Cadre d’action, adoptés en 2015, les pays et les partenaires de développement ont revu leurs aspirations à la hausse, en s’accordant à assurer à tous les enfants l’accès à 12 années d’enseignement primaire et secondaire de qualité, gratuit et équitable, financé sur fonds publics.

Ils ont également convenu de garantir l’obtention de résultats d’apprentissage pertinents. Mais en réorientant la conversation vers l’apprentissage et la qualité de l’éducation, ne risquons-nous pas de perdre de vue les enfants qui ne sont pas du tout scolarisés ?

Le nouveau document de travail du GPE, intitulé Ne laisser personne de côté : Transformer les systèmes éducatifs de manière équitable et inclusive, s’interroge sur la manière dont les pays peuvent gérer ce risque et réussir à ce que tous les enfants apprennent, sans qu’aucun ne soit laissé de côté, en comprenant les liens entre l’accès, l’équité et l’apprentissage.

Dans les pays à faible revenu, les progrès en matière d’accès à l’éducation sont au point mort

La réalité est qu’en 2021, environ 250 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes ne sont toujours pas scolarisés.

Dans de nombreux pays partenaires du GPE, d’importants obstacles à l’accès universel à l’éducation de base existent toujours. Dans 25 pays partenaires, plus de 20 % des enfants ne sont pas scolarisés, qu’ils soient en âge de fréquenter le primaire ou le premier cycle du secondaire. Dans 25 autres pays, plus de 20 % ne terminent même pas l’école primaire.

De nombreux enfants ne sont pas scolarisés ou ne parviennent pas à achever le cycle primaire dans les pays partenaires du GPE.
De nombreux enfants ne sont pas scolarisés ou ne parviennent pas à achever le cycle primaire dans les pays partenaires du GPE. (Les pays présentés sont les pays partenaires du GPE où 20 %, ou plus, des enfants ne sont pas scolarisés, ou 20 %, ou plus, ne parviennent pas à achever le cycle primaire.)

Ces défis reflètent un ralentissement des progrès au niveau mondial. Des avancées considérables ont été accomplies dans l’élargissement des possibilités d’éducation entre les années 1990 et 2010. Mais depuis, les progrès en matière d’accès à l’éducation sont presque au point mort.

De plus, les données disponibles aujourd’hui ont été essentiellement recueillies avant la pandémie de COVID‑19 qui a interrompu l’éducation de millions d’enfants et mis un grand nombre d’entre eux à risque de décrocher, même après la réouverture des écoles.

Il est urgent d’instaurer des réformes permettant de ramener tous les enfants dans les salles de classe, tout en garantissant qu’ils apprennent, une fois qu’ils y sont.

Comment les pays peuvent collaborer avec le GPE pour que tous les enfants apprennent

Le GPE 2025 , le plan stratégique du GPE pour la période 2021-2025, vise à atteindre l’objectif de l’apprentissage universel grâce à une approche de transformation du système. L’approche consiste à rallier les partenaires autour de réformes « catalytiques » destinées à éliminer les obstacles existants et à parvenir à une transformation plus large du système.

Chaque élément du modèle opérationnel du GPE comprend des mécanismes visant à garantir que ces réformes ne laissent personne de côté.

Les réformes entreprises à l’échelle du système qui permettent d’améliorer l’efficacité, la scolarisation à l’âge approprié, la préparation à la scolarité et le flux d’élèves au sein du système, sont susceptibles d’être des solutions importantes pour remédier aux problèmes d’accès à l’éducation et d’achèvement scolaire.

Confrontés à une crise constante de l’apprentissage, les pays pourront choisir d’accorder la priorité aux réformes destinées à améliorer la qualité de l’école, l’enseignement et l’apprentissage. Les gouvernements et les partenaires de développement doivent rendre compte non seulement de la scolarisation des enfants, mais également de l’atteinte du niveau d’instruction escompté.

Mais pour y parvenir, ils doivent appliquer une approche systémique holistique qui intègre les corrélations entre l’accès, l’équité et l’apprentissage. Les réformes doivent être portées par un dialogue inclusif sur les politiques éducatives dans lequel les voix des différents groupes, y compris les plus marginalisés, sont entendues.

Les principes à suivre pour ne laisser personne de côté

Le document de travail suggère 4 principes que les gouvernements et les partenaires de développement internationaux doivent prendre en compte pour que personne ne soit laissé de côté dans les pays partenaires du GPE :

  1. Continuer à mettre l’accent sur l’accès à l’éducation et l’achèvement scolaire dans les politiques et la planification sectorielles, au moins dans la majorité des pays partenaires du GPE qui enregistrent soit un faible niveau d’accès à l’éducation, soit un faible taux d’achèvement scolaire. En Ouganda, par exemple, un pacte de partenariat signé entre le gouvernement, le GPE et d’autres partenaires reconnaît que les faibles taux de scolarisation et d’achèvement des études qui perdurent demeurent encore des obstacles à l’apprentissage de tous les enfants. La réforme envisagée mettra donc l’accent sur l’accès à l’éducation et la qualité de l’enseignement primaire, notamment pour les groupes vulnérables.
  2. Adapter les systèmes éducatifs aux besoins d’une population d’apprenants de plus en plus diversifiée, au fur et à mesure que les systèmes éducatifs progresseront vers la scolarisation universelle. Cela nécessitera des changements fondamentaux dans la façon dont les écoles et les enseignants travaillent. Il faudra leur donner les moyens de s’adapter aux besoins d’une plus grande variété d’apprenants. L’inclusion des personnes en situation de handicap fait nécessairement partie de cette adaptation. Des pays tels que la Tanzanie ont cherché à faire progresser l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le cadre des activités financées par le GPE, en améliorant les pratiques pédagogiques des enseignants par exemple.
  3. Mettre l’accent sur l’apprentissage de tous les enfants, et pas seulement de ceux qui terminent leur scolarité. Cela implique de comprendre les éventuelles conséquences non envisagées lorsque les activités et les indicateurs sont uniquement axés sur les enfants scolarisés ; et la manière dont ces conséquences peuvent être évitées ou palliées. Cela signifie également qu’il faut tenir compte du fait que les interventions en matière d’éducation peuvent avoir des effets différents selon les apprenants et des répercussions sur l’équité.
  4. Affecter les ressources publiques aux domaines qui en ont le plus besoin , en envisageant sérieusement de faire des compromis, notamment lorsque le soutien est destiné à des niveaux d’éducation plus élevés, tels que le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, alors que de nombreux enfants n’ont toujours pas achevé l’enseignement primaire. Dans les pays qui instaurent la gratuité de l’enseignement secondaire, tels que le Ghana, il peut être important pour les partenaires de développement de continuer à mettre l’accent sur l’équité et la qualité de l’enseignement primaire, comme l’ont fait le GPE et d’autres partenaires par le biais d’un financement au titre du fonds à effet multiplicateur.

Consultez le document : Ne laisser personne de côté : Transformer les systèmes éducatifs de manière équitable et inclusive

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L'enseignement, nécessite des investissements importants pour parvenir à atteindre les objectifs souhaités. Ainsi, il faut tenir compte des contributions à apporter par les différents personnes au système d'éducation. La contribution du gouvernement, la contribution des parents d'élèves, la contribution de la société civile, la contribution des entreprises privées, pour le soutien et renforcement des capacités afin de mieux encadrer les apprenants en milieu scolaire et dans autres mieux en lien avec l'enseignement. Ceci étant, il sera possible de compter sur l'efficacité du système d'éducation à tous les niveaux. On peut retenir aussi l'allègement de la démarche administrative à la scolarisation des enfants et des jeunes, sans ignorer ceux des adultes qui souhaitent participer aux renforcement des capacités. Merci, et c'était MOBIO Sika Jean Hubert.

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