Ne laisser personne de côté à l’heure des effets du changement climatique
Dès la conception des politiques d’inclusion en général, que ce soit pour les personnes en situation de handicap ou les enfants qui vivent dans des situations de fragilité et de conflit, les effets du changement climatique doivent être pris en compte. Sinon, les décideurs politiques risquent de laisser des enfants de côté.
Il est également indispensable que les représentants des communautés touchées puissent véritablement participer à la conception de ces politiques et jouer un rôle de leadership à ce sujet, en étant inclus dans les décisions.
Dans les crises, les personnes en situation de handicap sont souvent les plus durement touchées, affichant des taux de mortalité disproportionnellement élevés et comptant parmi ceux qui ont le moins facilement accès à l’aide.
Les enfants qui vivent dans des pays touchés par les conflits sont eux aussi particulièrement vulnérables au changement climatique, en raison à la fois des impacts sur l’environnement et de la capacité limitée de l’État à atténuer ces risques. Parmi les 20 pays considérés comme les plus vulnérables au changement climatique selon l’indice Notre Dame Global Adaptation Initiative (ND-GAIN), 60 % sont touchés par un conflit armé.
D’ici 2050, le changement climatique pourrait contraindre 216 millions de personnes à des déplacements à l’intérieur de leur pays, un chiffre extrêmement élevé. Il faut savoir que les modèles de déplacements forcés varient considérablement d’une région à l’autre dans le monde.
En Asie et dans la région du Pacifique, les populations se déplacent durant les changements de saisons, tandis que dans les Caraïbes, elles effectuent des déplacements temporaires après des ouragans et des tempêtes. En Afrique de l’Est, les gens rejoignent des camps de réfugiés à cause des sécheresses et des inondations.
Comme les déplacements liés au changement climatique diffèrent selon les régions, les obstacles à l’éducation ne sont pas les mêmes non plus. Certaines régions subiront la destruction de leurs infrastructures scolaires, tandis que d’autres connaîtront des barrières linguistiques ou la perte des moyens de subsistance.
Rien qu’en 2024, des écoles ont dû fermer en raison de vagues de chaleur au Soudan du Sud, aux Philippines et en Inde. D’autres pays ont été contraints de raccourcir la durée de la journée d’école à cause des températures insupportables dans la salle de cours.
L’éducation doit alors se poursuivre à distance, mais l'apprentissage à distance est entravé par des inégalités préexistantes. Il faut avant tout concevoir l’apprentissage à distance en pensant aux élèves les plus marginalisés et les plus jeunes.
Pas le temps d’attendre
La prise en compte des questions liées au changement climatique dans l’éducation est indispensable non seulement pour bâtir un avenir durable, mais également pour protéger dès aujourd’hui l’éducation et les droits des enfants.
Nous nous dirigeons rapidement vers une réalité dans laquelle chacun de nous doit maîtriser le langage des risques climatiques et réfléchir à la manière dont ces risques influeront sur la réussite des politiques conçues pour le secteur de l’éducation.
Cet outil entend proposer des pistes de réflexion en ce sens et nous espérons qu’il permettra d’engager la conversation sur l’intégration des questions climatiques à l’ensemble des politiques en matière d’éducation.
Pour en savoir plus, notamment obtenir des conseils techniques plus détaillés, veuillez consulter les ressources de nos partenaires sur la planification sensible aux crises, l'élaboration de programmes en fonction du risque et la sécurité dans les écoles.