Le Secrétariat du GPE a récemment procédé à un examen des rapports de fin d'exécution des financements soumis entre 2019 et 2022 pour les financements approuvés au cours du GPE 2020 et antérieurement.

Cet examen porte sur un ensemble complet de 26 rapports de fin d'exécution remis au cours de cette période et évalue la performance des programmes clôturés selon trois dimensions : leur pertinence, leur efficacité et leur efficience.

Les principales conclusions et leçons tirées de l'étude sont les suivantes.

Les objectifs des programmes étaient-ils pertinents dans le contexte du pays et par rapport aux objectifs du GPE ?

Les rapports de fin d'exécution montrent que tous les programmes étaient alignés sur les plans sectoriels de l'éducation du pays. De plus, ils ont continué à répondre à l'évolution des besoins et des priorités du pays tout au long de leur mise en œuvre en restructurant les programmes, en réaffectant les fonds et en obtenant des financements supplémentaires.

Au Cameroun par exemple, en réponse à un afflux de réfugiés, les fonds disponibles grâce aux économies réalisées dans d'autres composantes ont permis de fournir de nouveaux bancs dans les écoles accueillant des réfugiés.

Les objectifs des programmes étaient bien alignés sur ceux du GPE, à savoir l'amélioration des acquis scolaires et la promotion de l'équité et de l'inclusion, bien que certains n'aient pas réalisé de mesure des résultats.

Dans le domaine de l'apprentissage, tous les objectifs à une exception près visaient à améliorer les acquis scolaires. Toutefois, moins de la moitié de ces objectifs étaient assortis d'un indicateur permettant de mesurer les progrès réalisés en matière d'acquis scolaires par le biais d'évaluations de l'apprentissage.

D'autres objectifs du programme utilisaient une mesure indirecte (les taux d'achèvement du primaire, par exemple), ou mesuraient des résultats finaux (le nombre d'enseignants formés, par exemple) ou des résultats intermédiaires (l'amélioration des compétences des enseignants formés, par exemple), mais ne mesuraient pas l'amélioration des acquis scolaires des élèves dans leurs cadres de résultats.

Dans quelle mesure les programmes ont-ils atteint leurs objectifs ?

L’ensemble des programmes a atteint la plupart de ses objectifs, ce qui représente une légère amélioration depuis le dernier examen en 2019. Toutefois, si l'on examine le niveau de réalisation des objectifs des programmes, la performance a été jugée « modeste » pour 8 des 46 objectifs, 7 de ces 8 objectifs concernant l'amélioration des acquis scolaires.

Ces objectifs ont été jugés « modestes » non seulement en raison de leur faible niveau de réalisation, mais aussi en raison de problèmes liés aux données et aux mesures. Par exemple, l'absence de valeurs de référence permettant de comparer les résultats et d'éléments concrets attestant de l'amélioration des acquis scolaires a été fréquemment citée comme raison de cette évaluation de l'efficacité jugée « modeste ».

L'analyse de la réalisation des indicateurs des objectifs du programme a révélé que l'apprentissage présentait la plus faible proportion d'indicateurs atteignant les cibles.

Les objectifs ont-ils été atteints de manière efficace ?

Notre analyse de 18 financements gérés par la Banque mondiale (qui fournissent généralement des notes d'efficience validées de manière indépendante) a montré que plus de la moitié (10 sur 18) avaient des notes d'efficience globales faibles. Presque tous les programmes ont prolongé leur date de fin d'exécution, de 18 mois en moyenne.

Conformément aux conclusions d'une analyse précédemment menée pour le Rapport sur la performance des financements 2019 du GPE, les programmes qui ont connu des retards dans les premières étapes de la mise en œuvre ont eu tendance à s'étendre sur une longue période (plus de 18 mois pour les programmes inclus dans cet examen).

Les principaux facteurs de retard de mise en œuvre étaient liés aux achats, tels que le manque de personnel responsable des acquisitions disposant des connaissances techniques et administratives adéquates et ayant assez de temps à consacrer à cette tâche.

Les rapports de fin d'exécution évaluent souvent l'efficience des programmes par le biais d'une analyse coûts-avantages et d'une analyse des coûts unitaires. Cependant, ces deux approches ont leurs limites : en l'absence de toute discussion sur l'efficacité ou la rentabilité des interventions choisies, elles nous donnent peu d'informations sur les gains d'efficience potentiels globaux en matière d'apprentissage ou d'accès.

Enseignements tirés

L'examen a révélé que les programmes étaient pertinents et qu'ils atteignaient la plupart de leurs objectifs, mais il met également en évidence les défis à relever pour améliorer et mesurer les acquis scolaires et atteindre les objectifs des programmes de manière efficace.

Ces observations réaffirment qu'un mécanisme de suivi et d'évaluation (S&E) solide est fondamental pour une gestion des programmes fondée sur des données probantes, afin de tirer des enseignements de la mise en œuvre et d’en corriger le cap, ainsi que pour garantir qu'un programme atteigne les résultats escomptés à sa clôture.

Identifier les aspects clés d'une bonne conception du S&E et établir des normes plus solides pour l'évaluation des aspects du S&E dans les documents du programme aideront les pays partenaires à déterminer les mesures, les indicateurs et les objectifs appropriés.

L'achat de biens et de services (pour la construction de salles de classe ou la distribution de manuels scolaires par exemple) a toujours été le principal obstacle à la mise en œuvre des programmes.

Les financements clôturés confrontés à des problèmes liés aux achats ont généralement fourni un soutien au renforcement des capacités pour surmonter les retards, ce qui suggère la nécessité d'une évaluation plus rigoureuse des capacités et des dispositions en matière d'achats au cours de la phase de préparation.

Par ailleurs, il est possible de rechercher la manière la plus efficace d'acquérir des biens et des services dans un pays partenaire tout en investissant dans le renforcement des capacités en matière d'acquisition à long terme.

Il est également important de veiller à ce que les enseignements tirés d'un financement clôturé soient utilisés lors de la conception d'un financement ultérieur dans le même pays, en particulier pour éviter les mêmes problèmes de mise en œuvre.

Enfin, l'examen porte également sur l'importance d'adopter une approche plus holistique lors de l'évaluation de l'optimisation des ressources des programmes.

Une telle approche doit prendre en compte l'efficacité ou le rapport coût-efficacité des interventions choisies, en examinant par exemple : s'il existe des éléments concrets sur l'efficacité ou le rapport coût-efficacité de l'intervention pour améliorer les résultats dans des contextes nationaux similaires ; dans quelle mesure les intrants de l'intervention choisie peuvent être obtenus à un moindre coût ; et dans quelle mesure les interventions sont mises en œuvre de manière efficiente.