En République centrafricaine, les enfants luttent pour aller à l’école
Le premier d'une série de deux blogs sur la façon dont la République centrafricaine a reconstruit son système d'éducation de base suite à la crise qui a débuté en décembre 2012
30 septembre 2015 par Ye Ra Kim, UNICEF
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Lecture : 9 minutes
A student is sitting on the broken school benches. They were later replaced by new ones provided as part of GPE’s accelerated funding program.  ©UNICEF CAR/2015/KIM

Ce blog est le premier d'une série de deux blogs sur la façon dont la République centrafricaine a reconstruit son système d'éducation de base suite à la crise qui a débuté en décembre 2012, et ceci grâce à un financement accéléré du Partenariat mondial pour l'éducation.

Dorcas est une élève de cinquième année à l'école primaire Sainte-Anne à Dekoa, dans la province de Kémo, en République centrafricaine (RCA). Lorsque je l'ai rencontrée dans son école, elle m'a raconté un souvenir douloureux du récent conflit.

Dorcas a été témoin du 

pillage de son école par un groupe armé. ©UNICEF 

CAR/2015/KIM

Dorcas a été témoin du pillage de son école par un groupe armé.

Photo Credit:©UNICEF CAR/2015/KIM

« Peu de temps après que la guerre a ravagé mon village, ma famille a fui pour aller se refugier dans la brousse où nous avons fini par rester un an. Il n'y avait rien à faire et mon école me manquait. Alors un jour, j’ai marché longtemps pour retourner à l'école dans l'espoir de voir des maitres et des amis. Au lieu de cela, j’ai vu tout le bâtiment occupé par des hommes armés. C’était le chaos total. De loin, je les ai regardés prendre les bancs et les manuels scolaires de ma classe et les brûler pour les réduire en cendres. Je n’ai pas pu me retenir – j’ai éclaté en sanglots. Mon dernier espoir s’était envolé ».

Enfants et familles souffrent à travers tout le pays

Malheureusement, l'histoire de Dorcas n’est pas exceptionnelle en RCA, où le récent conflit armé a dévasté le pays et a coûté la vie à de nombreuses personnes.

Quand je suis arrivée à Bangui au plus fort du conflit début 2014, bon nombre d’écoles dans l’ensemble du pays étaient fermées ou endommagées à cause de ces violences continues.

Cependant, de nombreuses personnes que j’ai rencontrées dans les camps de déplacés rêvaient toujours du jour où les écoles rouvriraient: les enfants étaient impatients de retrouver leurs amis, les enseignants d'être en classe, et les parents enclins à envoyer leurs enfants à l'école.

Une réponse rapide à la crise de la part du Partenariat mondial pour l’éducation

Le monde n’a accordé que peu d’attention à la RCA malgré la complexité et la gravité de la crise. Pourtant, les espoirs des étudiants comme Dorcas sont revenus progressivement avec le financement accéléré octroyé par le Partenariat mondial pour l'éducation. En tant que l'un des membres du personnel de l'UNICEF étroitement impliqué, j’ai clairement remarqué les changements apportés par le programme.

Une école primaire dans le nord de la province a été transformée en camp de déplacés à la suite de combats violents en ville. ©UNICEF CAR/2015/KIM

Une école primaire dans le nord de la province a été transformée en camp de déplacés à la suite de combats violents en ville.

Photo Credit:©UNICEF CAR/2015/KIM

De nombreuses salles de classe ont été endommagées et abandonnées durant le conflit.

De nombreuses salles de classe ont été endommagées et abandonnées durant le conflit.

Photo Credit: ©UNICEF CAR/2014/KIM

La RCA est le troisième pays à recevoir ce type de financement accéléré de la part du GPE (la Somalie et le Yémen en ont également bénéficié), qui vise à la reconstruction rapide des services d'éducation dans les pays fragiles et touchés par des conflits.

En RCA, l'UNICEF est chargé de gérer le financement accéléré de 3,69 millions de dollars, en étroite collaboration avec le ministère de l'Éducation.

Le programme est axé sur la restauration des services d'éducation de base. Ces activités comprennent la réparation des salles de classe endommagées telles que portes, fenêtres et plafonds, l’approvisionnement de bancs et de tableaux pour remplacer ceux qui ont été détruits, la distribution de fournitures scolaires aux élèves et la sécurisation de ces salles de classe en mettant des verrous sur les portes.

Répondre aux besoins les plus urgents

De septembre à novembre 2014, des cours de rattrapage ont été organisés pour aider les élèves et les enseignants qui n’avaient pas pu aller à l'école pendant le conflit. Compte tenu de l'importance de rétablir rapidement le fonctionnement du ministère, le programme a également pris en charge les fonctionnaires du ministère dans les zones ciblées en leur fournissant du matériel de base de bureau, du crédit téléphonique et du carburant pour coordonner les activités sur le terrain avec les directeurs d'école et les partenaires de mise en œuvre

Une hutte de paille faisant 

office d’école, faite avec des matériaux locaux tels 

que de la boue et des branches. ©UNICEF 

CAR/2015/KIM

Une hutte de paille faisant office d’école, faite avec des matériaux locaux tels que de la boue et des branches.

Photo Credit: ©UNICEF CAR/2015/KIM

De nombreuses écoles en paille ont 

été complètement détruites durant le conflit. 

©UNICEF CAR/2015/KIM

De nombreuses écoles en paille ont été complètement détruites durant le conflit.

Photo Credit: ©UNICEF CAR/2015/KIM

Compte tenu du conflit en cours, le chemin pour atteindre les objectifs du programme n’a certainement pas été facile. En effet, le ministère, l'UNICEF et les partenaires de mise en œuvre ont dû faire face à un certain nombre de défis.

L'insécurité, associée à l’instabilité et l'imprévisibilité en cours ont été quelques-uns des plus grands défis. Certaines des écoles ciblées étaient inaccessibles en raison de combats incessants  ou la présence active de groupes armés dans la région. Certaines écoles de la capitale sont restées fermées jusqu'à la moitié du programme du fait de l'insécurité causée par les violences continues, dont des fusillades régulières dans de nombreux districts. Le conflit a également gravement endommagé les écoles. En particulier, les écoles initialement construites avec des matériaux locaux tels que de la boue et des branches ont été complètement détruites pendant le conflit.

Les défis s’accumulent

Les mauvaises conditions routières ont coûté cher et ont entraîné de fréquents retards dans la livraison de matériaux, ce qui a entraîné une grande difficulté dans la réalisation du projet. La situation a été aggravée lors de la saison des pluies, entre mai et novembre, au cours de laquelle de fortes pluies et les rivières en crue ont considérablement ajouté à l’état déjà lamentable et boueux des routes. En plus de cela, le prix des matériaux nécessaires a triplé lorsque les marchandises ont cessé de venir en raison de l'insécurité à la frontière entre la RCA et le Cameroun, la route principale d’importation.

La plupart des bâtiments ministériels et les bureaux avaient été pillés dans la capitale et dans les provinces, ce qui a affecté non seulement les conditions de travail des fonctionnaires, mais aussi eu un impact sur leur capacité à superviser et orienter les enseignants. De plus, de nombreuses familles ont perdu leurs maisons et leurs biens ménagers pendant le conflit. Il ne restait que peu de moyens aux parents appauvris pour envoyer leurs enfants à l'école, même si les écoles rouvraient.

Une élève assise sur un banc d’école cassé. Ils ont 

été plus tard remplacés par des nouveaux bancs grâce 

au programme de financement accéléré du GPE.

©UNICEF CAR/2015/KIM

Une élève assise sur un banc d’école cassé. Ils ont été plus tard remplacés par des nouveaux bancs grâce au programme de financement accéléré du GPE.

Photo Credit: ©UNICEF CAR/2015/KIM

L’accès à certaines écoles a été extrêmement 

difficile pour diverses raisons. Sur la photo, une 

équipe de surveillance sur le terrain est embarquée 

sur un canot afin de traverser une rivière et 

d’atteindre une école dans un village isolé.

©UNICEF CAR/2015/KIM

L’accès à certaines écoles a été extrêmement difficile pour diverses raisons. Sur la photo, une équipe de surveillance sur le terrain est embarquée sur un canot afin de traverser une rivière et d’atteindre une école dans un village isolé.

Photo Credit: ©UNICEF CAR/2015/KIM

Le ministère, l'UNICEF et les partenaires de mise en œuvre ont développé des solutions créatives pour minimiser l'impact de ces défis et aider à atteindre les résultats escomptés. Dans le prochain blog, je vous expliquerai comment nous avons abordé certains de ces défis.

(Carte) UNICEF, les partenaires de mise en œuvre et zones ciblées dans le cadre du programme de financement accéléré du GPE

(Carte) UNICEF, les partenaires de mise en œuvre et zones ciblées dans le cadre du programme de financement accéléré du GPE
CORDAID: Organisation catholique pour les secours et l'aide au développement
FSE: Enfants sans frontières (ONG nationale)
FCA: Finn Church Aid
NRC : Conseil norvégien pour les réfugiés
SCI: Save the Children International

Lire aussi

Bonjour chers blogueurs,
Je crois que l'Afrique doit avoir une grande rencontre entre africains sur la question de l'école et de l'alphabétisation. Cette rencontre doit regrouper toutes les couches socioprofessionnelles: cadres de l'administration étatique, société civile, collectivité, population, militaires, sans emploi, bref tout le monde.

Le but de cette rencontre est de signer une charte (ou tout ce qu'on peut l'appeler) afin que tous , nous nous engageons à préserver l'école de nos conflits égoïstes. Ainsi, cette charte permettra de continuer les cours même en zone de guerre: les écoles de ces zones doivent être protégées par le conseil de sécurité (de l'UA ou de l'ONU ou les deux).
Aussi, nos pays doivent élaborer et mettre en oeuvre de vastes programmes d'éradication de l'analphabétisme: pour moi, la majorité d'enfants et d'adultes enrôlés dans les conflit sont en majorité analphabètes et pauvre. Or l'alphabétisation fonctionnelle permettra, à cours sûr, de lutter contre la pauvreté et donc contre l'oisiveté.

NB: A defaut de faire une rencontre à l'envergure africaine, on peut la faire par zone de convergence : Afrique de l'Est, Afrique du Nord, Afrique Centrale et Afrique de l'Ouest,...

Il est grand temps que l'Afrique se regarde dans le mirroir et se rend compte qu'elle prend de l'âge et donc elle donc avoir un comportement de sage: c'est à dire de celui qui conseille qui participe et non celui qui détruit.

Sabiou ARZIKA:
Planificateur, Expert en Suivi-évaluation
Ministère de l'Enseignement Primaire
Niamey Niger

This artical is vary tuching and This is horrible we need to help them out so pleas go help them out now!!!

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