Les combustibles utilisés pour la cuisson d'aliments constituent une part importante de la demande énergétique mondiale ; et la nécessité de progrès plus importants en matière d'accès à l'énergie pour la cuisson est une composante majeure et souvent négligée de l'ODD 7 qui vise à « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable. ».

Le programme de services de cuisson à énergie moderne financé par UK Aid (Bureau des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement) vise à soutenir la transition de méthodes de cuisson utilisant la biomasse vers des méthodes véritablement « propres » utilisant des combustibles de cuisson modernes.

Lorsque nous pensons à l'énergie pour cuisiner, nous nous concentrons généralement d'abord sur le contexte domestique, mais la cuisine est également une activité très courante dans des institutions telles que les écoles, les centres de santé, les prisons et d'autres bâtiments centrés sur les communautés.

Dans les pays du Sud, une grande partie de l’apport alimentaire quotidien des enfants provient des repas scolaires. Et pour cuisiner ces repas, il faut que la cuisine se fasse en coulisses - généralement avec des combustibles sales, polluants, nocifs pour la santé et l'environnement.

Dans ce blog, nous examinons les défis de la cuisine institutionnelle dans les pays du Sud et le potentiel de transformation de la cuisson électrique notamment des avantages considérables qu'elle représente pour le climat, la santé, les coûts et le temps.

La recherche montre que la plupart des écoles d'Afrique de l'Est utilisent du bois de chauffage pour cuisiner dans les cantines scolaires ou, dans certains cas, du charbon.

Les techniques de cuisson utilisant la biomasse contribue à l'augmentation de la déforestation et du changement climatique – 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et 25 % des émissions mondiales de carbone noir (un polluant à courte durée de vie qui contribue au réchauffement climatique) sont estimées être causées par la combustion de biomasse pour les besoins énergétiques des ménages.

Ceci a également des effets négatifs sur la santé des personnes qui cuisinent du fait de leur exposition à la fumée nocive et à d'autres particules libérées lors de la combustion. On estime qu'environ 4 millions de décès prématurés par an sont causés par la pollution de l'air dans les foyers.

Comme si cette situation n'était pas déjà assez sombre, il est demandé aux élèves ou aux parents d’apporter du bois de chauffage en guise de contribution. Ceux-ci consacrent ainsi un temps important à en ramasser.

En raison des progrès technologiques, de l'accès accru à l'électricité et, pour les régions hors réseau, de la baisse des coûts des composants d'accès à l'électricité (panneaux photovoltaïques et batteries), la cuisson électrique est désormais une alternative viable à la cuisson utilisant la biomasse dans de nombreux contextes, y compris pour les établissements scolaires.

Les autocuiseurs électriques révolutionnent le concept de cuisson électrique, rendant abordable la cuisson électrique grâce à une isolation thermique élevée et à la cuisson à pression, par rapport à des appareils inefficaces tels que les plaques de cuisson électriques. L’image ci-dessus présente un résumé des avantages du passage à la cuisson électrique à l'aide d'autocuiseurs électriques.

Passer à la cuisson électrique signifie qu’il n’y a plus ni fumée ni impact négatif sur la santé des personnes qui cuisinent ; et qu'en plus le processus de cuisson est plus rapide et nécessite beaucoup moins de surveillance, ce qui libère du temps. On gagne également du temps en éliminant le besoin de ramasser du bois de chauffage. Si du bois de chauffage est nécessaire, ou si les écoles utilisent du charbon, elles sont encouragées à passer au gaz.

Cuisiner à l'électricité permet d'économiser de l'argent. La dégradation de l'environnement due à la déforestation et au réchauffement climatique, les polluants causés par la combustion de biomasse sont réduits.

Ces appareils sont disponibles dans des tailles plus grandes adaptées aux écoles et autres institutions. Ils sont pratiques pour la cuisine : plus de 90 % du menu tanzanien typique et plus de 80 % du menu ougandais typique peut être cuit sur des autocuiseurs électriques.

De plus, selon des tests effectués par des cuisiniers tanzaniens à Dar es Salaam, un autocuiseur électrique de 40 litres permet de cuisiner bon nombre des repas de base dans les institutions tanzaniennes.

Un projet pilote en cours au Kenya testera de grands autocuiseurs électriques dans les écoles et les centres d'accueil des communautés de réfugiés, en s'appuyant sur une étude de faisabilité favorable à la cuisine électrique institutionnelle hors réseau.

Ce projet pilote et d'autres en cours au Rwanda et au Lesotho permettront de recueillir des données sur les expériences des cuisiniers en matière de transition vers la cuisson électrique à grande échelle, y compris le temps et les coûts de la transition, fournissant un apprentissage sur la façon de mettre en œuvre cette transition à grande échelle.

Pour développer la cuisson électrique dans les institutions, parallèlement à la collecte de données sur l'expérience de l’utilisateur, sur le temps, l'énergie et les coûts, plusieurs autres défis sont à relever.

Le coût initial de ces appareils peut être inabordable pour les établissements scolaires, avec des prix d’usine de l'ordre de 250 à 600 dollars US selon la taille. Cela pourrait être atténué par des exonérations de taxes à l'importation et de TVA (comme c'est le cas avec les équipements solaires dans de nombreux pays), ainsi que par des mécanismes de financement innovants tels que la vente à crédit ou l'intégration de la technologie PAYGO, de manière favoriser la mise en œuvre de paiements progressifs.

Il est également possible d'exploiter le marché des crédits carbone pour réduire le coût initial et générer des revenus grâce à leur utilisation.

Outre le coût initial, le sous-développement de la chaîne d'approvisionnement est également une préoccupation - sur laquelle le programme de services de cuisson à énergie moderne travaille en s'engageant avec des fournisseurs, des fabricants et des partenaires pour en assurer la distribution dans les pays cibles. Une partie de cela consiste à s'assurer que le service après-vente est disponible pour les clients, tels que les services de réparation et de maintenance.

TaTEDO (une ONG à Dar es Salaam) a mis en place 3 centres d'assistance à travers la Tanzanie, formé des techniciens et aide le fournisseur local SESCOM à stocker des pièces de rechange. Étant donné que ces appareils sont relativement nouveaux sur le marché, il reste à voir quelle sera leur durée de vie. Jusqu'à présent, dans le cadre du programme, nous utilisons prudemment 5 ans dans notre modélisation, mais nous nous attendons à ce qu’ils fonctionnent plus longtemps lorsque la qualité sera contrôlée et que les services de réparation seront disponibles.

Le programme de services de cuisson à énergie moderne continue de travailler avec des organisations partenaires pour générer les données nécessaires pour éclairer la transition vers une cuisson à faible émission de carbone grâce à la cuisson électrique pour les institutions. Il s'agit d'une solution de cuisson propre potentiellement transformatrice pour améliorer la vie des élèves, des enseignants et des cuisiniers, améliorer l'environnement et contribuer à l'atténuation du changement climatique.

Pour plus d'informations, bien vouloir consulter le site web du programme de services de cuisson à énergie moderne à l'adresse : www.mecs.org.uk ; ou contacter l'auteure de ce blog à @email.

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