Alors que la première édition africaine de la Conférence des Parties (COP) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) prend fin à Charm el-Cheikh, le monde retient son souffle pour savoir si la « COP de la mise en œuvre » débouchera sur des actions concrètes qui permettront de limiter le réchauffement en dessous de 1,5 degré.
Alors que 165 pays n’ont toujours pas présenté de nouvelles contributions déterminées au niveau national pour atteindre cet objectif malgré les engagements pris l’année dernière à Glasgow et que les négociations s’enlisent en ce dernier jour, de nombreux doutes planent sur les perspectives de progrès.
L’espoir reste néanmoins permis. Car ce qui m’a profondément marquée pendant cette COP27, c’est l’immense mouvement en faveur du changement qui monte de la base et qui continue à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils agissent, mais aussi à prendre les choses en main — de la réduction des émissions à la restauration des écosystèmes en passant par la mobilisation des jeunes.
La possibilité que l’éducation joue un rôle beaucoup plus important à l’avenir est également prometteuse. Voici donc les cinq principaux enseignements que la communauté éducative peut tirer de cette COP :
1. L’éducation gagne en importance au-delà du programme d'action pour l’autonomisation climatique
Bien que l’éducation ait été mentionnée dans les négociations officielles de la COP au moins 32 fois depuis 1998, cette question a été essentiellement traitée dans le cadre du programme d'action pour l’autonomisation climatique.
Ce programme a pour objectif général de donner à tous les membres de la société les moyens de participer à l’action climatique, dans le cadre de ses six composantes : l’éducation et la sensibilisation du public au changement climatique, la formation, la participation du public, l’accès du public à l’information et la coopération internationale sur ces enjeux.
Il a certes permis d’attirer l’attention sur le besoin impératif de changer les mentalités et les comportements pour atteindre les objectifs d’atténuation des émissions et d’adaptation au changement climatique, mais l’éducation ne remplit pas encore le rôle moteur et en première ligne qu'elle pourrait jouer dans la recherche de solutions systémiques aux crises climatiques et environnementales.
La COP27 a toutefois été marquée par la toute première « plateforme pour l'alphabétisation climatique », avec des évènements quotidiens sur l’éducation, en plus d’une multitude d'évènements proposés dans le cadre officiel ou en marge de la conférence.
La réunion inaugurale du Partenariat pour une éducation verte de l’UNESCO, tenue le 10 novembre, témoigne également d’une dynamique croissante au sein de la communauté éducative en faveur d’un examen plus complet des moyens à mettre en œuvre pour accélérer la mobilisation de l'éducation face à l’urgence climatique.