Apporter l'espoir par le biais de l’éducation en Syrie : l'histoire de Nizar
11 juin 2024 par May Saad, UNICEF Syria |
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L'UNICEF, avec l'appui du GPE et de ses partenaires, aide les enfants syriens à rattraper leur retard scolaire grâce à des cours de remise à niveau.

Cet article a été initialement publié sur le site Internet de l'UNICEF.

Ville d'Al-Safira, région rurale d'Alep, Syrie : « Mes chances de survie étaient très faibles. Mais j'ai survécu et je m’efforce de surmonter les tous les obstacles envers et contre tout », partage Nizar âgé de 15 ans.

Nizar avait 5 ans et jouait avec ses frères et sœurs lorsqu'une balle l'a atteint à la tête, lui fracturant le crâne et le laissant hémiplégique. Il a grandi sans pouvoir bouger sa jambe droite et avec des difficultés à s'exprimer.

Sa famille vit dans la ville de Safira, dans la région rurale d'Alep. Alors même qu'ils étaient confrontés au déplacement, aux difficultés économiques et à l'escalade de la violence, leur plus grand défi restait celui de faire face à la blessure de Nizar.

À la suite de cet événement traumatisant, Nizar s’est mis à avoir peur des bruits de tirs. Comme la situation lui était insupportable, il a commencé à s’isoler et à déprimer. De plus, ses camarades de classe ont exacerbé ses difficultés en le harcelant, lui rendant la vie encore plus difficile.

« Mes camarades se moquaient de moi en disant que je marchais comme un robot », explique Nizar pour justifier sa détresse quotidienne. « Je ne voulais plus quitter la maison », ajoute-t-il pour excuser ses fréquentes absences à l'école.

Nizar
« Mes camarades se moquaient de moi en disant que je marchais comme un robot. Je ne voulais plus quitter la maison. »
Nizar, 15 ans

La mère de Nizar a soutenu l'éducation de son fils coûte que coûte. Elle s'est elle-même inscrite en 9e année pour l'encourager à poursuivre ses études. « Je lui ai dit que son intelligence est plus visible que son handicap. L'éducation de Nizar est ma priorité absolue, je ne lui permettrai en aucun cas d'abandonner l'école », déclare-t-elle.

Malgré les efforts considérables de sa mère, la blessure de Nizar, qui n'avait pas complètement guéri, lui a valu des hospitalisations occasionnelles et de nouvelles absences à l'école.

« Son retard scolaire s’est grandement accumulé. Nizar avait besoin d'un soutien supplémentaire pour atteindre son objectif et poursuivre son éducation, » explique sa mère. Elle a alors entendu parler par un voisin d'un centre d'apprentissage soutenu par l'UNICEF, qui se trouvait en ville et qui aidait les enfants à rattraper leur retard scolaire. Elle l'a immédiatement inscrit et il a rejoint les cours de remise à niveau de 12e année.

« Le soutien qu'il a reçu au centre est inestimable », raconte sa mère, qui y a également inscrit ses deux filles. Les cours de remise à niveau font partie d’un programme d'éducation non formelle, conçus pour aider les enfants susceptibles de décrocher à rester à l’école et les enfants non scolarisés à rattraper leur retard et à poursuivre leur apprentissage..

Nizar
« Ici, on m'écoute ! Tout le monde est gentil avec moi. Le professeur est incroyable et mes camarades de classe me soutiennent. »
Nizar, 15 ans

Au centre, Nizar a découvert une atmosphère bienveillante et positive et, surtout, un moyen d'atteindre son objectif.

« Ici, on m'écoute ! Tout le monde est gentil avec moi. Le professeur est incroyable et mes camarades de classe me soutiennent », confie-t-il avec enthousiasme. « Je sens que je progresse de jour en jour dans mes études, et je suis sûr que j'obtiendrai de bons résultats à l'examen national », ajoute-t-il.

Hiba, 14 ans, la sœur de Nizar, dans un centre éducatif soutenu par l’UNICEF dans la ville d’Al-Safira, dans la campagne d’Alep. Credit: UNICEF/UNI554966/Deeb
Hiba, 14 ans, la sœur de Nizar, dans un centre éducatif soutenu par l’UNICEF dans la ville d’Al-Safira, dans la campagne d’Alep.
Credit:
UNICEF/UNI554966/Deeb

Après avoir reçu le soutien nécessaire, Nizar a pu se concentrer sur les aspects positifs de la vie et s'est fixé des objectifs ambitieux.

« Lorsque je réfléchis au potentiel de mon éducation, je suis heureux et j'oublie ma blessure. J'ai de grands rêves pour mon avenir », ajoute-t-il. « Je veux devenir médecin. J'ai été témoin du rôle important que jouent les médecins et je veux faire de même », déclare Nizar avec fierté.

Nizar, 15
« Lorsque je réfléchis au potentiel de mon éducation, je suis heureux et j'oublie ma blessure. J'ai de grands rêves pour mon avenir. »
Nizar, 15 ans

En 2023, l'UNICEF a permis d’assurer des cours de remise à niveau à 95 300 enfants. Ce soutien a été possible grâce aux contributions de L’Éducation sans délai, de l'Aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO), du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) par l'intermédiaire de la Banque de développement KFW, du Partenariat mondial pour l'éducation, des gouvernements australien, finlandais, japonais, néo-zélandais et norvégien, du Comité de l'UNICEF pour l'Allemagne, de l'Agence suédoise de développement international et de l'Agence suisse pour le développement et la coopération.

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