En 2015, la communauté internationale a adopté les objectifs de développement durable (ODD) dans le but de créer un monde plus sûr, plus sain et plus prospère pour tous d'ici 2030.  

Cette année marque le début de la « Décennie d’action ». Il ne lui reste donc plus que 10 ans pour se mobiliser afin d’accélérer des solutions durables aux plus grands problèmes du monde. 

C’est pourquoi, alors que nous célébrons la deuxième Journée internationale de l’éducation, nous voulons souligner de quelle manière l’éducation joue un rôle crucial dans la réalisation des objectifs énoncés dans l'Agenda 2030.  

Une éducation de qualité jette les bases de l’avenir d’un pays. L'éducation, en particulier pour les filles, a des effets positifs sur la santé, la prospérité, la résilience et bien plus encore. Une bonne éducation accélérera les progrès et cela influera positivement la réalisation des autres ODD.  

1. L'éducation pour les populations

Si tous les élèves des pays à faible revenu achevaient leurs études secondaires, 420 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté, et le nombre de pauvres dans le monde serait réduit de moitié.

En plus, lorsque les filles sont éduquées, en bonne santé et en sécurité, le monde entier en bénéficie. En plus d'assurer une meilleure santé à leurs enfants et elles-mêmes, apprendre à lire et à écrire aide les filles et les femmes à accéder à des informations sur leurs droits, à identifier et à combattre les inégalités et à tracer leur propre chemin.

En Afghanistan, le PME soutient le gouvernement pour rendre l'éducation plus accessible aux enfants des zones reculées et en situation de précarité, les filles en particulier. Ce type d’intervention est une contribution importante au renforcement du fragile système éducatif du pays. Dans l'ensemble, l'Afghanistan progresse en matière d'accès à une éducation de qualité à tous les enfants - et de manière significative en matière d'égalité des sexes. Le taux de filles scolarisées dans le primaire est passé de 44 % en 2002 à 87 % en 2015.

2. L'éducation pour la prospérité

L'éducation est l'un des principaux moteurs du progrès économique et de la prospérité et favorise de meilleurs résultats économiques tant sur le plan individuel que collectif. En investissant dans l'éducation, les pays s'assurent que les enfants sont dotés des compétences nécessaires pour devenir des travailleurs compétents et des citoyens engagés.

Depuis 2005, le PME a soutenu les progrès impressionnants du Kenya vers la scolarisation et l'apprentissage de tous les jeunes kényans. Depuis 2008, le pays a consacré au moins 20 % de son budget national à l'éducation, conformément à l'objectif recommandé par le PME. L’attachement du Kenya à l’éducation comme pilier de sa stratégie de développement a porté ses fruits. En 2014, le pays a pu se classer dans la tranche intférieure des pays à revenu intermédiaire.

3. L'éducation pour la planète

Pour limiter les effets des changements climatiques, il faut changer les comportements humains. En finançant des systèmes éducatifs solides, les pays peuvent garantir à tous les enfants une éducation de qualité axée sur le développement durable et la résilience climatique.

Dans 29 pays, le pourcentage des personnes préoccupées par l'environnement augmente de 37 % lorsque celles-ci ont un niveau d'études secondaires.

Soutenu par le PME, le nouveau programme scolaire du Soudan du Sud comprend comme objectif clé d'éduquer des citoyens respectueux de leur environnement, conscients de sa fragilité et de l'importance de sa durabilité pour la vie et la prospérité.

4. L'éducation pour la paix

L'éducation a été identifiée comme une condition essentielle pour garantir la paix et aider les communautés à prévenir et faire face aux conflits. La reconstruction des systèmes éducatifs après la guerre renforce la confiance et la responsabilité des gouvernements et les personnes alphabétisées sont plus susceptibles de participer au processus démocratique et d'exercer leurs droits civils.

Dans la région instable du Sahel au Burkina Faso, les écoles ont été ciblées par des extrémistes islamiques, ce qui a entraîné de faibles taux d'inscription et d'achèvement. Pour atténuer les tensions, le PME et ses partenaires ont intégré les écoles franco-arabes dans les régions à majorité musulmane du pays.

Dans la région du Puntland en Somalie, le PME a aidé le Ministère de l'éducation à renforcer ses capacités, à améliorer la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage grâce à la formation des enseignants, à la production de matériel pédagogique et à l'octroi de bourses pour réduire les obstacles financiers à l'accès à l'éducation. Les taux de scolarisation sont passés de 41 % en 2011/12 à 58 % en 2015/16.

5. L'éducation pour des partenariats efficaces

Les gouvernements ne peuvent pas réaliser seuls les ODD. Les problèmes intersectoriels qui dépassent les frontières nationales nécessitent des solutions collaboratives. Les partenariats se sont révélés être le moyen le plus efficace pour obtenir des résultats solides en matière de développement.

Le PME reste déterminé à améliorer l'éducation dans les pays en développement en partenariat avec les pays donateurs, les organisations internationales, les banques de développement, les entreprises du secteur privé, les fondations philanthropiques, les organisations de la société civile et les associations d'enseignants.

Le modèle de partenariat contribue activement à la mobilisation et à l'alignement du financement des bailleurs de fonds derrière les plans nationaux d'éducation qui sont basés sur les évaluations des besoins et l'élaboration de politiques fondées sur des preuves. Le PME a mobilisé plus de 7 milliards de dollars pour l'éducation, créant de meilleures opportunités pour des millions d'enfants, leurs communautés et leurs pays.

Pour renforcer la collaboration et le partenariat, le PME a récemment lancé deux initiatives en vue d'accélérer les progrès vers l'ODD 4. Il s'agit notamment de :

• L'Education à voix haute qui, géré par Oxfam IBIS et doté de 55,5 millions de dollars du PME, est le plus grand fonds au monde dédié au renforcement des capacités et de l'engagement de la société civile dans les processus d'élaboration des politiques éducatives, d'une part.
• D'autre part, doté d'un budget de plus de 75 millions de dollars, le Partage de connaissances et d'innovations est le plus grand mécanisme de financement entièrement dédié et conçu pour combler les lacunes des gouvernements en matière d'éducation. Il lie l'expertise, l'innovation et les connaissances des partenaires du PME pour aider les pays en développement à bâtir des systèmes éducatifs plus solides.