Des capacités renforcées et spécifiquement dédiées à la coordination sont indispensables pour garantir la pérennité des réformes éducatives
Les capacités de coordination ne sont ni automatiques ni acquises au sein des systèmes éducatifs. Elles requièrent une attention et un soutien particuliers ainsi que des investissements soutenus, souvent étayés par des cadres politiques.
Les pays partenaires du GPE, en collaboration avec leurs partenaires, renforcent leurs mécanismes de coordination afin d'améliorer la mise en œuvre et l'impact des réformes de l'éducation.
Cadres politiques soutenant la coordination: Au Kenya, la coordination a été évaluée comme un catalyseur hautement prioritaire de la réforme visant à améliorer les résultats scolaires. La stratégie nationale en matière d'éducation pour la période 2023-2027 comprend des plans visant à institutionnaliser les cadres de coordination et à renforcer le leadership et la gestion entre le ministère et les agences et entre les niveaux du gouvernement, en s'inspirant également d'un vaste processus de consultation.
En Indonésie, la mise en œuvre de la grande réforme Merdeka Belajar (« Émanciper l'éducation ») depuis 2019 s'appuie sur le lancement bien communiqué de politiques majeures (27 au total en mars 2024).
Cette démarche a renforcé la cohérence et l'alignement des éléments de la réforme (y compris le modèle de transformation des écoles et tous les changements connexes de la gestion des écoles, du financement, des programmes, de l'autonomisation des enseignants, de l'enseignement, de l'évaluation et des transitions de et vers d'autres niveaux) et de toutes les parties prenantes de l'éducation vers l'objectif de la réforme d'amélioration des résultats scolaires des élèves.
Renforcer les capacités de dialogue politique : les ministères de l'Éducation tirent parti des pactes de partenariat pour renforcer les capacités de dialogue sectoriel et limiter la redondance des efforts entre les programmes des partenaires afin d'atteindre les objectifs du pays partenaire en matière d'éducation.
À Zanzibar, le groupe local des partenaires de l'éducation a procédé à une auto-évaluation afin de mesurer l'efficacité de son dialogue et de sa coordination. Cet effort a permis d'identifier les forces et les faiblesses de la dynamique du partenariat et des modalités de travail, ouvrant ainsi la voie à une collaboration plus efficace.
Au Mozambique, le développement du pacte de partenariat a permis au gouvernement et à ses partenaires de l'éducation de définir des options pour améliorer davantage le financement coordonné de l'éducation. Les efforts comprennent l'exploration du financement existant basé sur les résultats pour améliorer l'efficacité des ressources et consolider les contributions des partenaires à sa réforme de professionnalisation de la prestation de services d'éducation.
Renforcer la coordination entre les différents niveaux de gouvernance : dans d'autres pays comme le Népal, le Sénégal et l'Ouganda, les pactes de partenariat soutiennent les gouvernements dans leur amélioration des mécanismes de coordination verticale entre les niveaux de gouvernance.
Dans le contexte de la planification de l'éducation, ces efforts visent à : aligner la programmation des partenaires sur les processus au niveau infranational ; et renforcer la capacité des planificateurs et des gestionnaires à intégrer les considérations de genre, d'inclusion et d'équité pour s'assurer que les réalités au niveau de l'école soient prises en compte dans les cadres de planification plus larges.
Favoriser la coordination thématique : en Sierra Leone, dans le contexte de la réforme prioritaire de l'apprentissage fondamental, la coordination thématique a été renforcée par l'institutionnalisation de l'Education Data Working Group (groupe de travail sur les données de l'éducation).
Dirigé conjointement par les directions de la planification et de la politique, de la technologie et de l'innovation, et par la Teacher Service Commission (Commission du service des enseignants), le groupe harmonise les sources de données fragmentées sur les apprenants et l'apprentissage. Cette intégration permet une planification, un déploiement des enseignants et une allocation budgétaire plus équitables.
De même, au Kenya, un groupe interministériel (comprenant les ministères de la Santé, de l'Égalité des genres et de l'Éducation) a amélioré la coordination et la cohérence dans le traitement des questions liées à l'éducation des filles.
Répondre aux crises par la collaboration : dans les contextes de crise, les groupes locaux des partenaires l'éducation collaborent avec les mécanismes de coordination d'urgence pour assurer la continuité de l'éducation et les efforts de reconstruction.
Au Tchad, un nouveau modèle de leadership alterné entre les ministères vise à renforcer la collaboration entre le groupe local des partenaires de l’éducation, le cluster éducation et le Groupe de travail sur l'éducation des réfugiés afin qu'ils opèrent dans un cadre de consultation unifié aux niveaux national et décentralisé, améliorant ainsi la coordination de la réponse à la crise et le rétablissement à long terme du système éducatif pour que les enfants continuent d'apprendre.
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