La pandémie de coronavirus est bien plus qu'une crise sanitaire

A cause de la pandémie de coronavirus (COVID-19), les enfants et les jeunes à travers le monde ne vont plus à l’école. L'enseignement à domicile est devenu la nouvelle norme. Si la situation est nouvelle pour de nombreux pays, dans les pays en développement, le COVID-19 pose également d'énormes défis aux enfants et aux parents et aggrave les inégalités.

26 mai 2020 par Sabine Terlecki, GPE Secretariat
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Lecture : 4 minutes
Une salle de classe vide en République démocratique du Congo (RDC).
Une salle de classe vide en République démocratique du Congo (RDC). En raison du coronavirus, les écoles sont actuellement fermées ici, comme dans de nombreux pays africains.
Credit: PME/Guy Nzazi

Cet article a été précédemment publié sur le site de ONE Germany.

En Allemagne, mon pays, le système éducatif fonctionne plutôt bien en temps normal. Cependant, comme des millions de personnes à travers l’Europe et le reste du monde, je suis obligée de rester à la maison avec ma famille. Les cours à domicile mettent ma patience (et sans aucun doute celle de mon fils aussi) à l'épreuve.

Ainsi, comme d'innombrables autres parents, nous devons trouver un équilibre improbable entre gérer notre vie de famille, devenir des enseignants à domicile pour nos enfants tout en continuant à travailler au quotidien. Nous arrivons à gérer. Le dernier jour d'école, mes enfants ont reçu tous les livres et le matériel nécessaire.

L’enseignant de notre fils nous fait régulièrement parvenir un programme hebdomadaire et du nouveau matériel d'apprentissage. Entre-temps, nous avons découvert de bonnes plates-formes d'apprentissage en ligne et discutons avec des éducateurs et d'autres parents sur des forums de chat vidéo. Pour le plus grand plaisir de mes enfants, les programmes éducatifs télévisés ont beaucoup à offrir.

La pandémie de COVID-19 aggrave la crise de l'éducation dans les pays en développement

Cependant, dans de nombreux pays en développement, les circonstances sont complètement différentes. Selon l'UNESCO, la crise du coronavirus prive plus de 1,5 milliard d'enfants et de jeunes de leur scolarité. Environ 768 millions de ces élèves vivent dans des pays en développement. 63 millions d'enseignants à travers le monde sont touchés par ces fermetures d’écoles.

Dans nombre de ces pays à faible revenu, la pandémie met encore plus à rude épreuve les systèmes éducatifs. Nombre d’enfants y manquent de manuels ; la plupart des familles ne dispose pas d'un ordinateur, et encore moins d’un accès à Internet ; et certains parents y sont analphabètes, un autre obstacle pour offrir un soutien éducatif aux enfants à la maison.

De plus, les fermetures d'écoles signifient qu'il n'y a plus d'accès aux services sociaux de base et plus de repas réguliers pour des millions d'enfants car, sans école, pas de repas scolaires. Plus les écoles restent fermées, plus les écarts en termes d'équité s'élargissent et les enfants les plus pauvres et les plus marginalisés, en particulier les filles, seront les plus touchés. Les filles sont également confrontées à un risque accru de violence sexuelle et de mariage précoce.

Pendant la crise d'Ebola en Sierra Leone, les fermetures d'écoles ont entraîné une forte augmentation des grossesses chez les adolescentes. Dans le cas des garçons, ne pas aller à l'école augmente le risque de recrutement dans des groupes armés. Sur les 63 millions d'enseignants actuellement touchés par ces fermetures d’écoles à travers le monde, beaucoup ne pourront pas y retourner une fois qu'elles rouvriront car, entre-temps, ils auront accepté d'autres emplois pour gagner leur vie.

Ainsi, dans les pays en développement, la pandémie de coronavirus fera non seulement des ravages sur la santé de nombreux citoyens, mais elle aura également un effet dévastateur sur l'éducation de toute une génération - et affectera ainsi davantage le développement social et économique.

Afin de contrer ces conséquences de la pandémie, le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE), pour lequel je travaille, coopère étroitement avec ses 67 pays partenaires en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Le mois dernier, le PME a octroyé un total de 250 millions de dollars d'aide d'urgence, afin de permettre aux enfants dans ces pays de continuer à apprendre pendant la pandémie.

Ces fonds servent à produire des programmes éducatifs à la radio et à la télévision, fournir des manuels et d'autres matériels pertinents aux familles les plus pauvres, créer des campagnes de sensibilisation du public et former les enseignants à la conduite de l'enseignement à distance. Jusqu'à présent, le GPE a reçu des manifestations d'intérêt de pays en développement pour un total de près de 600 millions de dollars.

Pendant la crise d'Ebola entre 2014 et 2016, la Sierra Leone a mis en place un programme radio-éducatif pour maintenir l'éducation des enfants pendant la période de fermeture des écoles.
Pendant la crise d'Ebola entre 2014 et 2016, la Sierra Leone a mis en place un programme radio-éducatif pour maintenir l'éducation des enfants pendant la période de fermeture des écoles.

La Sierra Leone s'appuie sur son expérience acquise pendant la crise d'Ebola

Les pays gèrent la crise en fonction de leur propre situation et décident des mesures spécifiques à prendre pour assurer la poursuite de l'apprentissage. L’exemple de la Sierra Leone contraint à des fermetures d'écoles pendant l'épidémie d'Ebola entre 2014 et 2016, est formidable. À cette époque, avec le soutien financier du GPE, le gouvernement a réuni les meilleurs enseignants du pays pour développer un programme d’éducation radiophonique destiné à des millions d'élèves.

Le programme a été un succès et a même permis d’atteindre de nombreux enfants qui, jusque-là, n'avaient pas accès à l'éducation. Le COVID-19 présentant des défis similaires, la Sierra Leone a non seulement relancé le programme mais, s'assure aussi qu'il touche encore plus d'enfants.

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It poses a huge problem to which I don't know the solution. Our NPO https://impophomo.org.za has focussed mainly on food aid during the pandemic here in South Africa. We have mentorship programmes aimed at high-school students and we support early education in disadvantaged communities. At the moment, however, these are on hold. We are glad to have supported educators with vital food supplies over this time, but the effects of the lapse in schooling will likely be felt for years to come. The education department is scrambling to try to safely complete a full school year. Thank you for your good work into a this important sector in developing nations.

Le nombre de morts dus au coronavirus est négligeable par rapport au rythme d'accroissement de la population mondiale (problème no1) Ce dernier est de l'ordre de 89 millions par an.
Ce seront ses conséquences à plus long terme en matière économique, politique, sociale qui pourront avoir des effets plus importants.

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