République démocratique du Congo : le chemin vers la transformation de l’éducation

La République démocratique du Congo s’appuie sur les progrès réalisés et les leçons apprises pour transformer son système éducatif et améliorer la qualité de l’éducation pour en faire bénéficier un plus grand nombre d’enfants.

21 mars 2024 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 3 minutes
Classe de 6e année à l'école primaire de Tuyebonso à Kananga en République démoratique du Congo. Crédit : GPE/Claire Horton
Classe de 6e année à l'école primaire de Tuyebonso à Kananga en République démoratique du Congo.
Credit: GPE/Claire Horton

Depuis qu’elle a rejoint le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) en 2012, la République démocratique du Congo (RDC) a relevé son taux d’achèvement du primaire de 29 % à 70 %. Pourtant, un trop grand nombre d’élèves n’achèvent pas le primaire. En 2023, un enfant sur cinq en âge d’être au primaire n’était pas scolarisé.

Parmi ceux qui sont scolarisés, 73 % ne maîtrisent pas la lecture et 81 % ne maîtrisent pas les mathématiques (PASEC 2019). Pour susciter un changement à grande échelle, la RDC a entrepris de travailler en coopération avec le GPE et d’autres partenaires en vue d’améliorer la qualité des enseignants et de l’enseignement.

Comme l’explique le Pacte de partenariat de la RDC, des enseignants mieux formés et mieux soutenus devraient permettre de renforcer l’environnement d’apprentissage, d’optimiser les performances des élèves et de mettre sur pied un système éducatif plus résilient. L’augmentation du nombre d’enseignantes aidera également à éliminer les obstacles à l’éducation des filles.

Afin de trouver un accord sur cette réforme prioritaire, les ministères responsables de l’éducation ont consulté les parties prenantes du secteur. Ils ont cherché à évaluer les difficultés persistantes et à identifier des solutions qui permettraient de rendre possible la transformation du système.

Le contexte autour de la réforme prioritaire de la RDC

Instaurée en 2020, la gratuité de l’enseignement primaire a amélioré l’équité de l’accès à l’éducation, mais cette décision a également entraîné une augmentation soudaine du nombre d’élèves, posant un véritable défi sur le plan de la capacité d’accueil du système. Avec beaucoup d’enfants à l’école, mais n’acquérant pas les compétences de base, la RDC était confrontée à une crise croissante de l’apprentissage, exacerbée par la pandémie de COVID-19.

Qui plus est, depuis 2023, la RDC connaît l’une des crises humanitaires prolongées les plus complexes au monde. Les conflits armés qui sévissent depuis les années 1990 ont entraîné le déplacement de millions de Congolais à l’intérieur du pays, et plus de la moitié de la population vit dans l’extrême pauvreté.

Le ferme engagement du gouvernement pour prioriser l’éducation et travailler en partenariat en vue d’améliorer l’apprentissage pour l’ensemble des enfants congolais a permis de réaliser des progrès, malgré d'énormes difficultés. Les réformes antérieures ont jeté des fondations importantes qui permettront d’obtenir des résultats à grande échelle.

Améliorer les apprentissages au niveau de l’enseignement primaire

Un financement du GPE de 100 millions de dollars, mis en œuvre par la Banque mondiale entre 2017 et 2022, a permis de remédier au manque d’efficacité des enseignants et aux pénuries de matériel d’apprentissage et d’enseignement.

La formation initiale et continue des enseignants a mis l'accent sur les compétences en calcul et l'apprentissage de la lecture dans les petites classes dans les langues nationales. En 2009, le gouvernement a instauré une politique sur l’utilisation des langues nationales (le lingala, le kikongo, le kiswahili et le tshiluba) comme langue d’enseignement, plutôt que le français.

Le programme financé par le GPE a permis de former plus de 80 000 enseignants de 1ère, 2e et 3e années à l’enseignement de la lecture dans les langues nationales à l’échelle du pays.

Les enseignants ont également bénéficié d’un soutien pédagogique. Fin 2022, 93 % des enseignants de 2e année dans les provinces ciblées déclaraient avoir régulièrement utilisé un guide pédagogique sur l’apprentissage de la lecture.

Le GPE a financé la fourniture et la distribution de matériel d’apprentissage en vue d’améliorer les compétences en lecture, en écriture et en calcul :

  • 9 millions de manuels de lecture dans les langues nationales destinés aux élèves de 1ère, 2e et 3e années
  • 1,5 million de manuels de français destinés aux élèves de 3e et 4e années
  • 4,8 millions de manuels de mathématiques destinés aux élèves de 1ère, 2e, 3e et 4e années
  • 2,9 millions de manuels de science destinés aux élèves de 2e, 3e et 4e années.

De plus, le programme a permis de soutenir la création de la première unité indépendante chargée de l’évaluation des apprentissages en RDC. En 2019 et 2022, une évaluation standard, « l’évaluation des aptitudes à la lecture dans les petites classes » (EGRA), a été menée à grande échelle dans le but de mesurer les apprentissages des élèves.

Disposer de données fiables et produites à temps sur l’apprentissage favorise également l’élaboration de politiques fondées sur les éléments probants.

L’EGRA portait sur la lecture dans les langues nationales pour les élèves de 2e année et sur la lecture en français pour les élèves de 4e année. La moyenne des résultats des sous-compétences à l’échelle nationale a indiqué que les scores des tests de lecture avaient augmenté d’un peu plus de 2,5 points. Les provinces concernées par le projet affichaient des résultats mitigés.

Les provinces se servent des résultats des évaluations pour concevoir leurs programmes de formation sur l’apprentissage de la lecture, destinés aux enseignants. Quant aux enseignants, ils s’en servent pour mieux comprendre les difficultés d’apprentissage de leurs élèves.

La voie vers l’obtention de résultats à grande échelle

La RDC reconnaît la nécessité d’accélérer les progrès. Le gouvernement et ses partenaires visent à renforcer la maîtrise du contenu pédagogique par les enseignants et à continuer d’appuyer l’enseignement dans les langues nationales.

Parmi les autres mesures visant à renforcer la profession, citons le recrutement au mérite des enseignants, un système d’assurance qualité et de meilleures protections sociales pour la retraite des enseignants. Les améliorations apportées aux infrastructures et à l’équipement feront des écoles un lieu plus propice au travail des enseignants et à l’apprentissage pour les élèves.

Le renforcement de la formation et du soutien offerts aux enseignants aura un effet catalyseur sur le système éducatif de la RDC, en améliorant l’éducation des enfants congolais et en les préparant plus efficacement à contribuer à la société.

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