Zimbabwe : des dispositifs d'assistance pour soutenir l’inclusivité de l’éducation
24 avril 2024 par Rutendo Bamhare, UNICEF Zimbabwe |
Lecture : 4 minutes

Au Zimbabwe, un programme financé par le GPE et ses partenaires soutient et contribue à améliorer les opportunités et les résultats éducatifs des enfants handicapés.

Ce blog a précédemment été publié sur le site de l'UNICEF (en anglais).

Gweru, Zimbabwe – Au cœur de la province des Midlands, au Zimbabwe, se trouve l'école primaire Lower Gweru, une école modèle pour une éducation véritablement inclusive.

Mqondisi Ndlovu, 13 ans, et Leroy Chikwangare, 10 ans, sont absorbés par leur devoir d'anglais sur les prépositions et travaillent en braille, une tâche difficile, car toute erreur peut déformer le sens des mots.

Leur professeure, Mme Nyambedzi Nyahuhu, 42 ans, spécialiste des déficiences visuelles, transpose méticuleusement leur travail en braille en caractères d'imprimerie pour l'évaluer. Elle est convaincue qu'un suivi rigoureux de ses élèves leur permet d’acquérir les compétences nécessaires pour les préparer à écrire en braille de manière autonome en classe, une stratégie réussie qu'elle a mise en œuvre avec ses élèves les plus âgés.

« Même si les garçons suivent les cours avec les autres élèves, étant donné qu'ils apprennent encore à lire et à écrire en braille, après chaque leçon, je les aide à faire leurs devoirs pour éviter les erreurs », explique-t-elle, fière de sa méthode.

Les deux adolescents sont tous en 2e année, niveau qui correspond normalement à des enfants âgés de 7 ans. Ils ont commencé l'école tardivement en raison de leur déficience visuelle, un phénomène qui, selon Mme Nyambedzi, s'explique par le fait que les parents et les tuteurs ne savent pas quelles écoles sont en mesure de répondre aux besoins de leurs enfants.

Mme Nyambedzi Nyahuhu, 42 ans, spécialiste de la déficience visuelle et enseignante à l'école primaire de Lower Gweru, utilisant une machine à écrire en braille. Crédit : Shift Media
Mme Nyambedzi Nyahuhu, 42 ans, spécialiste de la déficience visuelle et enseignante à l'école primaire de Lower Gweru, utilisant une machine à écrire en braille.
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Les enfants en situation de handicap rencontrent souvent divers obstacles en matière d'accès aux services publics, y compris à l'éducation. Ces obstacles, d'ordre physique, communicationnel, informationnel et comportemental, les empêchent de participer pleinement à la vie de la communauté.

Selon les données de 2022 du système d'information pour la gestion de l'éducation (SIGE), 141 177 apprenants sont en situation de handicap, ce qui signifie que seuls 10 % des enfants en situation de handicap dans le pays ont accès à l'éducation.

Ces chiffres indiquent une lacune importante au niveau de l'offre éducative pour les apprenants en situation de handicap.

Branden Ncube, 54 ans, directeur de l'école Lower Gweru, plaide en faveur de l'éducation inclusive. Il souligne que leur approche permet aux enfants en situation de handicap d'apprendre aux côtés de leurs camarades, ce qui favorise un sentiment d'égalité et d'intégration dans la communauté. « Nous veillons à ce que les enfants en situation de handicap se considèrent comme des membres à part entière de la société, en les aidant à réaliser leur plein potentiel », explique M. Ncube.

La loi modifiée sur l'éducation de 2020 impose l'éducation inclusive pour tous les élèves, y compris les enfants en situation de handicap. Dans cette optique, le ministère de l'Enseignement primaire et secondaire a activement œuvré en faveur de l'intégration des enfants en situation de handicap dans les écoles ordinaires, une démarche essentielle pour parvenir à une véritable inclusion.

En outre, la mise en place d'unités de ressources et d'écoles spécialisées est en cours pour répondre aux besoins des élèves souffrant de différents handicaps. L'école primaire de Lower Gweru dispose de l'une des 470 unités de ressources déjà établies au sein des écoles, offrant des services pour les élèves souffrant de déficiences visuelles, auditives, physiques et mentales.

Un enfant malvoyant utilisant une ardoise en braille à l'école primaire de Lower Gweru. Crédit : Shift Media
Un enfant malvoyant utilisant une ardoise en braille à l'école primaire de Lower Gweru.
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Mqondisi et Leroy, qui vivent dans l'internat de l'école, ont noué de solides amitiés. Ils mènent leur scolarité grâce à divers dispositifs d'assistance, ce qui leur permet de travailler de manière égale avec leurs camarades de classe.

L'accès aux dispositifs d'assistance permet de maintenir ou d'améliorer le travail d'un élève sur le plan cognitif, de la communication, de l'audition, de la mobilité, de l'autonomie et de la vue, favorisant ainsi sa santé, son bien-être, son inclusion et sa participation.

Avec l'aide financière du Partenariat mondial pour l'éducation (GPE) et du Royaume-Uni, l'UNICEF a aidé 77 000 enfants en situation de handicap en 2022-2023 (35 000 filles et 42 000 garçons) en leur fournissant des dispositifs d'assistance destinés à compenser un large éventail de déficiences (visuelles, auditives et physiques), notamment des liseuses en braille, des fauteuils roulants, des déambulateurs et des béquilles.

Leroy Chikwangare, 10 ans, utilise une calculatrice vocale à l'école primaire de Lower Gweru. Crédit : Shift Media
Leroy Chikwangare, 10 ans, utilise une calculatrice vocale à l'école primaire de Lower Gweru.
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Isaac Makanani, spécialiste de l'éducation pour le bien-être des élèves à l'UNICEF, insiste sur la nécessité d'apporter des solutions éducatives adaptées et des dispositifs d'assistance appropriés aux enfants en situation de handicap, en se concentrant sur la compréhension des défis qu'ils rencontrent et des lieux dans lesquels ils se trouvent.

« Pour améliorer les possibilités d'éducation et les résultats des enfants en situation de handicap, il est essentiel d'identifier ces enfants, de comprendre leurs difficultés et les obstacles qu'ils rencontrent dans l'accès à l'éducation et, surtout, d'adapter les solutions et les dispositifs à leurs besoins spécifiques », déclare Isaac Makanani.

Grâce à leur détermination et à leur sérieux, Mqondisi et Leroy ont parfaitement réussi leur devoir d'anglais. Cette réussite est le fruit de l'éducation inclusive. Dans cet environnement, les enfants ne se contentent pas d'apprendre, ils s'épanouissent, ce qui confirme que l'école idéale doit être inclusive.

L'UNICEF travaille en étroite collaboration avec le ministère de l'Enseignement primaire et secondaire et ses partenaires pour relever les défis de l'éducation au Zimbabwe.

Le soutien de l'UNICEF aux programmes d'éducation menés par le ministère de l'Enseignement primaire et secondaire est financé par le Royaume-Uni et le Partenariat mondial pour l'éducation.

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