Ce blog fait partie d’une série d’articles que nous publions cette semaine à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, célébrée le 12 août. Le Partenariat mondial pour l’éducation se fait un devoir d’associer les jeunes à son action, en tant que membres importants de notre partenariat.

En juin dernier, nous avons participé à la Conférence pour la reconstitution des ressources du Partenariat mondial pour l’éducation en tant que membres de la délégation de jeunes de notre pays, le Kenya. À cette occasion, nous nous sommes jointes à l’appel lancé aux pays en développement et aux pays donateurs pour qu’ils investissent davantage dans l’éducation.

Il faudra mobiliser beaucoup plus de fonds pour offrir une éducation de base à tous les enfants, y compris les enfants handicapés. Les objectifs de développement en matière d’éducation ne seront pas atteints si l’on ne tient pas compte des besoins des enfants handicapés.

Obstacles auxquels se heurtent les enfants handicapés au Kenya

L’accès à l’éducation reste un obstacle majeur pour les enfants handicapés en Afrique, notamment au Kenya. De nombreuses politiques, internationales et nationales, régissent les droits des personnes handicapées, mais elles sont rarement appliquées.

En tant que jeunes membres de l’organisation Leonard Cheshire Disability, nous militons en faveur du droit des enfants handicapés à l’éducation. Sarah, par exemple, a rencontré les acteurs concernés – notamment le Ministère de la condition féminine, de l’enfance et du développement social, le Ministère de l’éducation et le Conseil national pour les personnes handicapées – afin de promouvoir l’application de ces lois et politiques. Une petite victoire est à signaler : trois personnes handicapées siègent aujourd’hui au Parlement, fait sans précédent.

Nicole a suivi une voie différente, celle des médias, pour son action de sensibilisation. L’an dernier, on a pu la voir dans un petit documentaire sur les difficultés auxquelles se heurtent les enfants handicapés inscrits dans les mêmes établissements publics que les enfants non handicapés. Le documentaire, qui a été diffusé sur une chaîne de télévision au Kenya, montre que les enfants handicapés peuvent suivre un programme scolaire normal moyennant l’appui d’enseignants dûment formés.

Ce problème nous concerne directement car nous sommes toutes les deux handicapées physiques, avec une mobilité réduite.

Mais nous avons suivi une scolarité normale, aux côtés d’enfants non handicapés - du cours préparatoire à l’université. Notre expérience montre que c’est tout-à-fait possible.

Ensemble, nous devons promouvoir l’intégration scolaire des enfants handicapés comme moyen d’assurer leur accès à l’éducation.

Appel au Ministre de l’éducation

Cette année, à l’occasion de la Journée de l’enfant africain, nous avons présenté un mémorandum au Ministre kényan de l’éducation dans lequel nous avons souligné les obstacles matériels et sociaux qui empêchent les filles handicapées d’avoir accès à une éducation de qualité. Nous avons insisté sur la nécessité d’inscrire les enfants handicapés dans des écoles ordinaires, aux côtés des enfants non handicapés, et de créer des programmes scolaires adaptés à leurs besoins.

Nous avons également rappelé l’importance d’avoir des enseignants dûment formés et équipés pour prendre en charge des enfants handicapés. Le Ministre a promis de prendre des mesures. Mais cela ne suffit pas : nous devons aussi nous assurer que les promesses du Ministre seront tenues.

La Conférence pour la reconstitution des ressources du GPE

À la Conférence pour la reconstitution des ressources du GPE , nous avons toutes les deux participé à une table ronde sur l’enseignement intégré, aux côtés de deux autres jeunes défenseurs des droits des handicapés. Ce débat a réuni des jeunes, des donateurs et des représentants de pays en développement et d’organismes internationaux afin de réaffirmer l’engagement pris par la communauté internationale de faire en sorte que tous les enfants – y compris les enfants handicapés – soient scolarisés. Aussi et surtout, les participants, sur le podium et dans la salle, ont été invités à rendre compte des mesures prises et à signer un Appel à l’action afin d’honorer les engagements pris dans trois domaines :

• Mettre un terme à l’invisibilité et à l’exclusion scolaire des enfants et des jeunes handicapés en améliorant la collecte d’informations et de données probantes
• Rendre l’éducation et l’apprentissage accessibles et utiles à tous
• Instaurer des partenariats aux niveaux local, national et international pour promouvoir une éducation ouverte à tous les enfants et tous les jeunes, dès aujourd’hui et après 2015.

Notre vœu le plus cher est que, d’ici à 2030, tous les enfants au Kenya soient traités à égalité, y compris dans le domaine de l’éducation. Nous avons été ravies de voir à la Conférence le Secrétaire permanent à l’éducation du Kenya et nous sommes prêtes à l’aider à transformer le secteur de l’éducation. Mais la sensibilisation n’est jamais qu’un premier pas. Il reste encore beaucoup à faire pour assurer l’égalité des droits et des chances des enfants handicapés en matière d’éducation.

Ensemble, nous pouvons créer un monde qui assure l’accès et l’inclusion pour tous.