Je reviens du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, où la pression a été mise pour que personne ne soit « laissé pour compte ».
Les ministres et parties prenantes y ont débattu d’un vaste ensemble de questions politiques et de stratégies, mais se sont tous rejoints sur un point central : il nous faut davantage de données, des données de meilleure qualité, afin de mieux cibler chaque politique et dollar investi dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).
L’institut de la statistique de l’UNESCO réagit en lançant le tout premier eAtlas pour l’Éducation 2030, qui participe de notre mission de production des données nécessaires au suivi de l’ODD 4, en collaborant avec tout un ensemble de partenaires. Avec cette initiative innovatrice, nous avons réuni toutes les connaissances actuelles en matière d’accès à l’éducation, de qualité de l’offre éducative et de résultats pour les enfants et les jeunes.
Cette plateforme unique propose une série de cartes interactives mises à jour en continu et organisées selon chaque cible de l’ODD 4, pour chaque pays disposant de données. L’eAtlas comprend déjà une énorme quantité de données pour calculer les indicateurs thématiques mondiaux officiels, ainsi que des « emplacements » pour les indicateurs encore non disponibles.
Il comprend ainsi toutes les données de base, telles que les taux d’achèvement de l'enseignement primaire à l'enseignement supérieur, le pourcentage d'enfants non scolarisés, le montant dépensé pour l’éducation de chaque élève et l’offre d’enseignants qualifiés. Mais, il va plus loin en incluant les inégalités entre les sexes, la pertinence de l’enseignement, la sécurité de l’environnement scolaire et le nombre d’adultes scolarisés dans des programmes d’enseignement du primaire.
Malgré l’énorme quantité de données proposée, l'eAtlas reste simple à utiliser. Rien qu’en quelques clics, n’importe qui, de l’expert en statistiques au particulier ordinaire, peut explorer, par exemple, les données sur les compétences numériques en Turquie ou la situation du harcèlement scolaire en Namibie. Chaque vue d’une carte peut être personnalisée, et toutes les cartes peuvent être partagées sur les réseaux sociaux, téléchargées et insérées pour être utilisées sur le support voulu, des sites Web et blogs aux présentations et rapports. Avec cette approche hautement visuelle, les pays peuvent aisément explorer les données et utiliser les différents indicateurs, afin de développer leurs propres cadres de suivi.
Nous nourrissons une grande ambition pour l'eAtlas : il est conçu pour être la source de référence en matière de données du secteur éducatif, un endroit où tout un chacun peut rapidement obtenir les données dont il/elle a besoin, avec la certitude que ce seront les meilleures statistiques disponibles. Les cartes sont automatiquement mises à jour, ce qui signifie que les données affichées sont toujours les plus récentes.
Inévitablement, certaines lacunes demeurent. Par exemple, cinq des cibles de l’ODD 4 impliquent la mesure de l’apprentissage, pour laquelle, à ce jour, aucun cadre n’a encore été défini pour la production d’indicateurs susceptibles d’être comparés au niveau international.
Certaines cartes montrent de vastes pans vierges, en attente de données de qualité sur un thème précis. L’eAtlas est cependant un « travail en cours de réalisation », de nouvelles données étant ajoutées dès qu’elles sont disponibles, et un flot continu et croissant d’informations permettant toujours plus de comparaisons.
Il s’agit d’une responsabilité majeure pour l’ISU, responsabilité qui n'est fort heureusement pas assumée par nous seuls. Tandis que nous avons pour mission de produire les données nécessaires au suivi des avancées et à l’orientation des politiques et des ressources vers ceux qui en ont le plus besoin, aucune organisation seule ne peut espérer produire des données sur tous les indicateurs exigés.
C’est pourquoi nous avons déployé tant d’énergie dans l’instauration de partenariats et d’alliances qui sont absolument essentiels, non seulement pour alimenter l’eAtlas mais également pour la réalisation finale de l’ODD 4.