Asie de l’Est et Pacifique : l’approfondissement des connaissances par l’apprentissage collégial renforce les systèmes éducatifs

Grâce aux cycles d’apprentissage proposés par le pôle Europe, Asie et Pacifique de KIX, les acteurs de l’éducation s’ouvrent à des connaissances qu’ils exploitent ensuite au regard des défis spécifiques qu’ils rencontrent dans leur pays. Découvrez ce que le Viet Nam, les Maldives et le Bhoutan ont ainsi pu mettre en place.

15 juillet 2022 par José Luís Benito Canêlhas, KIX EAP Hub, et Gita Steiner-Khamsi, KIX EAP Hub
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Lecture : 4 minutes
Nguyen Thi Ngoc Anh donne des consignes à son élève Nguyen Ngoc Bao Chau, âgée de 7 ans, lors d’un cours de vietnamien. Crédit : Le Thang / Banque mondiale
Nguyen Thi Ngoc Anh donne des consignes à son élève Nguyen Ngoc Bao Chau, âgée de 7 ans, lors d’un cours de vietnamien.
Credit: Le Thang / Banque mondiale

L’accès à l’information ne constitue pas la principale difficulté des responsables politiques soucieux de renforcer les systèmes éducatifs : ils disposent d’une myriade de boîtes à outils, d’orientations stratégiques, de bonnes pratiques et de données scientifiques disponibles en ligne.

Pour tirer parti de tous ces instruments, les experts politiques des pays partenaires du GPE doivent prendre part à la production de ces supports de connaissance et acquérir les compétences nécessaires pour adapter ces « biens publics mondiaux » au contexte national et ainsi optimiser leur utilité.

C’est là que les cycles d’apprentissage du pôle régional Europe, Asie et Pacifique (EAP) de KIX trouvent toute leur utilité.

Ces ressources pratiques dédiées au développement professionnel offrent aux agents de l’État, aux chercheurs et aux représentants de la société civile un accès au mentorat et aux recommandations d’experts internationaux.

Pendant plusieurs semaines, les participants s’initient à l’apprentissage par la pratique au fil d’une série d’ateliers : chacun des groupes pays s’appuie sur l’apprentissage des autres et sur l’expertise des instructeurs pour élaborer des supports de connaissance concrets et utiles en vue de renforcer son système éducatif national.

Les cycles d’apprentissage ont notamment porté sur la systématisation des réformes des programmes scolaires et leur adaptation aux besoins du XXIe siècle, ainsi que sur une meilleure exploitation des données pour les politiques d'éducation et la planification en vue de réduire les inégalités, notamment les disparités entre zones urbaines et rurales.

Pour que l’utilité de ces cycles d’apprentissage soit optimale, le pôle EAP applique une stratégie de recrutement ciblée, destinée à recenser les agences gouvernementales les plus appropriées. Il passe également en revue les candidatures dans le but de constituer des groupes pays efficaces.

Considérant les quelque 300 candidatures reçues pour seulement 165 places disponibles, le pôle EAP a privilégié les pays partenaires du GPE qui définissent un domaine de réforme prioritaire dans leur plan sectoriel de l’éducation ou dans leur financement de mise en œuvre.

Le vif intérêt des acteurs de l’éducation témoigne du prix qu'ils accordent à ces initiatives : le cours consacré au rôle des données géospatiales pour l'amélioration de l’équité d’accès à l’éducation, qu’ont dispensé Amélie Gagnon et German Vargas Mesa de l’IIPE, a accueilli 51 participants de dix pays, travaillant pour 71 % d’entre eux au sein d’institutions publiques.

Le cycle d’apprentissage « Intégrer les compétences du XXIe siècle dans les programmes scolaires », enseigné par Claire Scoular (ACER), a accueilli 69 participants de 14 pays, dont 43 % d’agents d’État.

Les cycles d’apprentissage orientent les politiques dans les pays de la région EAP

Dans ce cycle d’apprentissage, des experts vietnamiens d’un service gouvernemental, d’une organisation de la société civile et d’une institution de recherche publique ont œuvré ensemble à l’analyse du cadre national des programmes scolaires du pays et élaboré un plan stratégique pour la refonte des programmes intégrant un développement ordonné des compétences pour le XXIe siècle.

Passé ce cycle d’apprentissage, les participants ont continué à mettre en commun leurs travaux et à réfléchir ensemble aux moyens de les adapter au contexte de la refonte des programmes scolaires au Viet Nam.

La collaboration entre la société civile et le service gouvernemental s’est avérée si productive qu’elle a abouti à des discussions préliminaires en vue de l’établissement d’un comité de pilotage et d’un groupe de travail conjoints pour passer au crible l’actuel programme scolaire et définir les compétences du XXIe siècle.

Les participants du Viet Nam ne sont pas les seuls à avoir conçu des supports de connaissance utiles à la planification et aux politiques éducatives de demain. Les Maldives et le Bhoutan ont par exemple mis à profit les connaissances acquises à l’occasion de la formation sur l’équité d’accès à l’éducation et les données géospatiales.

Sur les 1 196 îles qui composent les Maldives, seules 196 sont habitées et la population y est inégalement répartie. Le gouvernement s’est engagé à garantir l’égalité d’accès de tous à l’éducation.

Le cycle d’apprentissage sur l’exploitation des données géospatiales a donné aux participants les outils nécessaires pour établir une carte des établissements secondaires et dresser la liste des obstacles qui entravent l’offre d’enseignement dans le deuxième cycle du secondaire. Grâce à cet exercice, les experts nationaux sont à même d’identifier clairement les chantiers prioritaires en matière de construction et de réfection des écoles.

Cartes élaborées à l’aide de données géospatiales, indiquant la durée de marche vers les écoles secondaires maldiviennes.
Cartes élaborées à l’aide de données géospatiales, indiquant la durée de marche vers les écoles secondaires maldiviennes.

Les cinq membres de l’équipe du Bhoutan ont souligné que le recours aux données géospatiales pourrait servir à la gestion des risques de catastrophes en milieu scolaire. Ils ont constaté qu’en croisant les données des lieux présentant un risque de catastrophe naturelle et les adresses des établissements scolaires, les responsables de la planification dans l’éducation pourraient assurer une meilleure gestion et prévention des catastrophes dans le pays.

La superposition de données sur les risques d’inondation et sur la localisation des écoles peut ainsi permettre de recenser les établissements situés à proximité de zones inondables. Plus généralement, les participants sont convaincus que cette pratique aidera à mieux garantir la sécurité des apprenants et des environnements d’apprentissage.

Les cycles d’apprentissage constituent une occasion utile d’échanger des connaissances entre acteurs de l’éducation d’un même pays, mais aussi entre pays et experts internationaux.

Ces quelques exemples du Viet Nam, des Maldives et du Bhoutan illustrent en quoi l’implication d’experts des pays partenaires du GPE dans la création de supports de connaissance et le renforcement de leurs compétences en vue d’adapter les biens publics mondiaux à leur contexte national peut favoriser l’adoption de données scientifiques dans les politiques et la planification du secteur de l’éducation

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